J'adore Matthew Broderick. Quand j'ai su qu'il avait réalisé un film, j'ai tout de suite voulu l'avoir. Aujourd'hui je le regarde enfin, 3 ans après l'avoir choppé. Souvent quand un acteur passe derrière la caméra ce n'est pas vraiment génial. Ce n'est pas nul, car malgré tout, observer des réalisateurs aident à éviter pas mal d'erreurs de débutants, mais quand même, de là à faire un chef d'oeuvre. Je ne m'attendais donc pas à un super film jusqu'à ce que j'apprenne que pour Roger Ebert, Infinity est le meilleur film de l'année 1996. Soit.

Je ne savais même pas de quoi traite l'histoire. En fait c'est intéressant. C'est toujours intéressant de traiter de grands scientifiques, il n'y a pas assez de biopics sur ce genre de célébrité. Ici l'exercice est d'autant plus facile que le mathématicien a écrit lui même plusieurs ouvrages autobiographique. Il n'y avait qu'à puiser dedans. Je n'ai pas lu les bouquins j'ignore donc dans quelle mesure Matthew s'en est servi ni à quel degré il est resté fidèle.

Toujours est il que l'histoire concerne tant les théories et les recherches du protagoniste que d'une histoire d'amour. Et c'est peut être ça l'erreur. L'histoire d'amour est peu convainquante. Et finalement les recherches aussi. Disons qu'on ne trouve pas ce qu'on cherche ; à courir après deux lièvres, Matthew se perd. Il est plus facile dans un livre de traiter de plusieurs sujets en même temps car une seule phrase peut délivrer bien plus qu'une succession d'image. Les deux sujets manquent donc cruellement de profondeur.

Pire, il n'y a pas vraiment d'enjeux défini clairement, on ne sait jamais où on va. enfin si, à un moment, on explique que le Feynman doit travailler à l'élaboration de la bombe nucléaire. Mai s ce n'est aps très appuyé. Et la relation avec sa femme prend beaucoup de temps sans qu'on sache vraiment à quoi s'attendre si ce n'est sa mort inéluctable. On attend donc. Malgré tout, Matthew parvient à nous tenir en haleine pendant tout le film jusqu'à cette fin qui peine à se clôturer ; les derniers plans ont beau être pertinents, le fait qu'il n'y ait pas d'objectif à accomplir rend les dernières minutes trop longues.

Dans ce film, vous pourrez trouver de très bonnes scènes. De temps à autres, un moment poétique surgit et émeut. Souvent ce sont les scènes où les deux histoires fusionnent, c'est-à-dire quand Matthew passe du temps à expliquer la physique à sa femme, qu'il l'utilise pour ses expériences saugrenues. Ces moments sont d'une rare simplicité. C'est juste beau à voir.

Enfin, on peut féliciter le jeune réalisateur de ne jamais sombrer dans le misérabilisme, même lorsque la jolie Patricia Arquette est au plus mal. Il a même l'audace de ne plus la montrer pour ses derniers instants, préférant ainsi nous laisser en tête une image grâcieuse d'elle (enfin grâcieuse... elle transpire et est plus blanche qu'une aspirine mais ce n'est certainement pas la pire image qu'on puisse avoir d'elle dans cet état).

Bref, Matthew Broderick a réussi ce passage derrière la caméra. Depuis il ne s'y est plus aventuré, sans doute n'at-il plus rien d'autre à raconter, ce n'est pas plus mal. Ou peut être que les producteurs ne lui font pas assez confiance? Ou peut être encore n'a t-il pas aimé l'expérience. Infinity est un premier film avec tout ce que ça comporte de maladresse, mais l'acteur parvient à amener une finesse personnelle et agréable à regarder.
Fatpooper
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le 1 oct. 2012

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