On ne peut pas dire que la petite carrière américaine de Jamie Blanks aura marqué le cinéma d’horreur parce qu’avec Urban Legends et surtout Mortelle St Valentin, on ne peut pas dire qu’on était dans le haut du panier des innombrables slashers qui ont inondés nos écrans après l’énorme succès du Scream de Wes Craven. En 2007, soit 6 ans plus tard, il revient sur ses terres en Australie avec ce Storm Warning rebaptisé chez nous Insane, une sorte de survival mâtiné de huis clos qui s’avère être une bonne surprise.
On va y découvrir une histoire très classique, celle d’un couple qui va se retrouver chez des psychopathes après s’être paumé en plein marais suite à une partie de pêche en amoureux. Rien d’original donc si ce n’est qu’après un début gentillet et à l’aspect très téléfilm sans doute voulu, le film va rapidement basculer vers donc le survival très glauque et craspec, surtout lorsqu’on découvre pour la première fois l’intérieur de la maison des bourreaux.
Cette famille composée d’un père et de ses deux enfants vaut son pesant de cacahuètes. Affublés de cabines pas possibles, crados à l’extrême, abusant gentiment de la bibine, ils aiment lors de longues soirées pluvieuses se tripoter en famille devant des pornos zoophiles. Des bons bouseux psychopathes et complètement fondus du cerveau en somme, dont le gagne-pain est leur plantation géante de cannabis cachée dans la grande à l’arrière et qui n’hésitent pas à faire disparaitre quiconque met le nez dans leurs affaires où qui s’aventure simplement un peu trop sur leur propriété.
Le casting est d’ailleurs des plus efficaces et le trio d’acteurs qui incarne la famille de cul-terreux a beau être constamment dans l’excès et le surjeu, l’ensemble passe comme une lettre à la poste étant donné que ce sont leurs personnages qui veulent ça. Notre couple de gentils héros n’est pas en reste, même si le personnage de Robert Taylor brille par son absence totale de charisme, surtout lorsque son côté lâche prend le dessus, c’est bel et bien notre petite frenchy Nadia Farès (Les Rivières Pourpres, Nid de Guêpes) qui tire son épingle du jeu. Tout d’abord suiveuse et réservée, elle va rapidement passer du statut de victime à celui de prédatrice sans pitié et force est de constater qu’elle est très efficace dans ce rôle là, se transformant en bête féroce sans aucune peur voulent éradiquer un à un notre petite famille de rednecks.
Par conséquent, Insane va comporter son petit lot de jolis effets gores dans ses 20/30 dernières minutes, sans jamais tomber dans l’ultra sanglant grand-guignolesque, mais tout de même assez pour contraster avec le reste du film où la violence est essentiellement psychologique, se la jouant même MacGuyver pour adulte lorsque l’héroïne va confectionner un piège mortel à base d’hameçons, de fil de pêche, d’outils diverses et variés et de beaucoup de grand n’importe quoi. Cette scène complètement tirée par les cheveux est d’ailleurs des plus ridicules et aurait mérité un peu plus de sobriété dans sa mise en scène à commencer par son horrible musique. Elle débouche néanmoins sur une mort assez fun où une tête se fait exploser à grand coups de marteaux.
Citons également un mec éventré qui se fait bouffer le service trois pièces ainsi que deux bons mètres d’intestins par son clébard ou encore un corps réduit à l’état de mélasse par une hélice d’hydroglisseur. Et c’est sans parler de la ceinture de chasteté artisanale mais laissons la surprise à ceux qui s’aventureraient dans le film.
Il y a quand même des petits faux pas dans le film, comme par exemple des ravisseurs qui n’attachent pas leurs victimes ou qui, pire encore, les laissent libres dans une ferme où le moindre objet présent pourrait devenir une arme mortelle. Pourtant le film fonctionne vraiment bien, avec un visuel excellent et une ambiance bien lugubre. Insane est au final un bon petit survival efficace, qui n’a certes pas inventé l’eau chaude, mais qui fait bien son boulot.