Insensible est justement un film d'une grande sensibilité. Peignant le portrait d'étranges enfants dénué de tout sens de la douleur dans les années 30, et d'un autre côté en parallèle le portrait d'un médecin semblant riche, pour qui un accident de voiture va bouleversée toute son existence et le mener sur la piste de ces enfants insensibles. A travers les flashback d'un côté et l'enquête menée par David dans le présent, on découvre petit à petit l'ampleur de l'histoire, mais surtout le message délivrer. Ce qui est dommage c'est que le sens du film commence à se sentir au bout d'un bon tier du film, durant lequel on se demande quel est l'intérêt d'avoir les flashback d'un côté et de l'autre le présent qui ne semblent aucunement lié. Et puis tout prend sens.
// SPOILER //
D'une manière assez attachante et magique, le film nous plonge dans l'histoire de ces enfants, enfin quand je dis attachante et magique, c'est sans doute l'interprétation des acteurs jouants les enfants ainsi que les adultes étant à leur contact mais plus encore la subtilité, douceur et prévention de la mise en scène qui prépare le spectateur aux scènes violentes, le but n'est pas de choqué ou de violenté, mais de faire prendre conscience d'un message délivrer notamment à travers un climax assez attelant et plein d'émotions, et une fin magnifique, d'une poésie folle. Le message n'étant ni plus ni moins que le devoir de mémoire, l'importance de se souvenir malgré la douleur et la souffrance.
L'autre force du film est sans nul doute l'importance des sensations, le soin apporté pour rendre crédible à la fois l'histoire des enfants insensibles, et surtout les rendre attachant malgré leur particularité, si bien que le film, parvient à nous rendre, nous-même spectateur, très sensibles à leur douleur, et à leur difficultés car si bien sûr ils ne ressentent pas la douleur physique, ils ressentent celle mentale. Subtile, bien rythmé, énigmatique et en même temps sensible, c'est une véritable petite perle. Un film qui aurait sans doute mérité de sortir dans plus de salles.