Ouroboros dément parsemé d’impressionnantes saillies musicales et de rencontres fantastiques.

Ou l’on retrouve les frères Coen dans la description du loser perpétuel, dont le parcours est une succession d’épreuves sensées éclairer Llewyn Davis sur ses choix passés, et futurs… Bah non.





Évacuons d’entrée ce que l’on soupçonne déjà : Oui, les frères Coen sont d’excellents réalisateurs.



Le rythme de leur mise en scène, à la fois lent et dynamique, permet d’enchaîner les moments forts ; Leur génie du dialogue liée à une interprétation sans faille permettent de donner vie à une foule de personnages et à les faire exister hors du cadre : Carey Mulligan, John Goodman, Justin Timberlake, Garrett Hedlund, pour ne citer qu’eux, Du minimalisme à la verve bien vulgaire en passant par la rigueur militaire, ou le cynisme du producteur, tous sont parfaits.
Oscar Isaac lui, est le fil rouge. L’acteur interprète parfaitement Llewyn Davis, un personnage qui subit, s’efface ou provoque, qui oscille entre la fatalité et son acharnement à systématiquement prendre les mauvaises décisions. Il compose un personnage attachant par ses défauts, dont le comportement est un écho du notre, de nos propres choix et faiblesses.



L’esthétique du film, elle aussi, déboite. La photo très vintage du film associée à une reconstitution discrète, mais précise du New York des années 60 participent à l’immersion dans le quotidien de L. Davis.
Malgré tout, ces aspects très techniques s’effacent rapidement au profit de l’histoire qui nous contée.



Inside Llewyn Davis, un vinyle rayé ?



La première scène du film place pourtant un doute.
Le temps d’une magnifique interprétation d’une chanson bien folk sur le thème du chemin parcouru et de la lassitude qui en découle.
On y croit. On sait tout de suite que le type à du talent ; son cheminement commence néanmoins dès la fin de la chanson : Llewyn se fait lamentablement tabasser dans une ruelle sombre.
À partir de ce moment, le film navigue de scènes magnifiques en scènes magnifiques.
On assiste à un défilé de personnages et de situations souvent improbables et incongrues, parfois même carrément fantasmagoriques, dont l’aura extra-ordinaire renvoie à l’odyssée et à sa nature de conte, de voyage initiatique – l’idée est même carrément transmise par le film lui même.



Pourtant, tous ces événements ramènent à une spectaculaire remise en perspective finale, ou le thème du recommencement, qui fut d’abord introduit par petites touches, apparaît comme pivot du flm.



Peut être est ce donc ce que l’on aperçoit dans le regard de Llewyn Davis, dans cette même scène finale : le fait d’accepter de n’avoir aucune emprise sur sa vie, de n’être que le personnage d’une histoire, d’être comme Ulysse, la marionnette de scénaristes divins qui, à défaut de le faire grandir par l’épreuve, lui font recommencer éternellement les mêmes erreurs. Peut être que cela l’aide à accepter le fait d’être un loser, un « asshole ».



C’est probablement ce qui fascine les frères Coen mais c’est surtout la ou j’ai été complètement touché par le film. Ce moment ou le film bascule dans le métaphysique et paradoxalement parvient à communiquer quelque chose d’universel sur le sentiment de lassitude lié au chemin parcouru.
Georgelechameau
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le 13 déc. 2013

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Georgelechameau

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