Llewyn Davis (Oscar Isaac), encore un personnage des frères Coen qui incarne à la perfection l'image du « loser » Américain. Un héros, qui par les malheurs qu'il subit donne du bonheur a l'œuvre. Chanteur, compositeur, interprète et guitariste exceptionnellement doué, qui traîne néanmoins sa carcasse à travers les rues de Greenwich Village.
On est donc à New-York dans ce fameux Greenwich Village en 1961. Quartier New-yorkais situé sur l'île de Manhattan. Le film est l'évocation significative de quelques jours dans la vie de ce jeune folk singer (surdoué) américain qui vie au jours le jours en cet hiver glaciale. Toujours avec un lendemain incertain, il va de logis en logis se faisant héberger par des amis ou de simples connaissances. Ne possédant même pas un manteau, on devrais plutôt dire qu'il survie de jours en jours. Chaque soir qu'il passe il se retrouve dans le même bar miteux du quartier New-Yorkais. C'est le seul moyens qu'il a pour faire rentrer un minimum d'argent dans ses poches.
Le film commence au moment ou il se réveil chez ses amis bourgeois, après la scène dans la rue arrière du café ou il prend quelques coups de poings et de pieds. On remarque tout de suite qu'il n'est pas chez lui mais que c'est un habitué des lieux, le chat vient le réveiller, et le reconnais. Puis il fait son petit déjeuner comme chez lui. Au moment ou il quitte l'appartement, et le chat par la même occasion en profite pour s'enfuir, c'est l'histoire qui commence. A partir de ce moment précis Llewyn Davis va connaître de plus en plus de galère tout en courant après le chat fugueur de ses amis. Ce chat au poil roux a le nom d'Ulysse, clin d'œil des frères Coen à la mythologie Grec. Il est le double animal de Llewyn Davis, lequel est promis à une douloureuse errance parsemé d'épreuves redoutables. Ulysse revient à Ithaque après 20 ans d'exil et au lieu de reconquérir son statut de roi et d'époux de Penelope, il reste dans son rôle en échouant à se faire reconnaître et emmerde son monde. Le portrait (mythologique) craché de Llewyn. Pour lui ses épreuves commence par l'annonce de son ex-bonne amie Jean (Carey Mulligan) qui prétend être enceinte de lui alors qu'elle est en couple avec le beau Jim (Justin Timberlake), propre sur lui et bon musicien. Puis sa sœur qui le méprise et l'humilie en lui reprochant sa condition de crève-la-faim, ou encore sa traversée infernal en voiture jusqu'à Chicago avec un musicien de Jazz obèse et drogué (John Goodman), qui l'incendie tout le chemin quand il ne dort pas et avec un conducteur qui incarne parfaitement la caricature d'un jeune homme de la Beat Generation, ex-taular et qui ne lâche pas un mot. Après ce voyage à Chicago pour lancer sa carrière de folk singer, il veut se réengager dans la marine marchande mais rencontre des problèmes administratifs d'adhésion qui le dépouille des seuls sous qui lui restais. Alors il retourne dans son Greenwich Village et recommence son errance dans les rue monotone de ce quartier New-yorkais. Pour couronner le tout, il assiste aux débuts fulgurant d'un jeune prodige du folk qui a une voie particulièreme et que le spectateur reconnais instantanément quand il chante Farewell. Bob Dylan.
Ce chef d'œuvre cinématographique rend hommage aux pionniers du folk américain comme Woody Guthrie ou Pete Seeger. Dans le film Llewyn préfère l'ombre à la lumière de la gloire, l'authenticité de sa musique à la séduction, le retour aux bases du folk que des sons commerciaux sans trop d'intérêts. Toute la beauté du film est dans le personnage, car ce n'est pas son côté looser qui l'emporte mais l'humanité qu'il a en lui. Sur la route, quand il percute un chat, il s'arrête pour voir si ce n'est pas le chat « Ulysse » et si il n'est pas mort, ou encore quand il chante sa chanson à son père qui est malade. Il y a une intensité émotionnelle qui se dégage de Llewyn Davis, tant par sa voir que par son regard. Toute ces scènes son filmées avec douceur et les musiques sont enregistré en direct, interprétés par les acteurs eux mêmes, qui font une performance remarquable. Les musiques témoignent de la grande connaissance et de l'amour du folk des frères Coen. C'est l'un des films musicaux les plus touchant du cinéma avec un infini perdant qui nous donne envie d'être son ami à la fin du film.


Théo Zecchini
Theo_Zecchini
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le 1 déc. 2013

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