Tourné pour moins de deux millions de dollars, Insidious, le cinquième long-métrage du wonder-boy James Wan, aura cartonné aux USA, relançant la mode des films de maison hantée pour un bon bout de temps encore.
Transcendant un scénario plus roublard que réellement novateur, se contentant de reprendre principalement les codes du genre en détournant certains aspects, la mise en scène de James Wan est le réel point fort d'un film qui, sans ça, aurait très bien pu finir dans les bacs à solde d'une enseigne discount. Efficace et soignée, elle parvient à pervertir le quotidien le plus banal en y ajoutant quelques touches décalées et surnaturelles, à l'image de cette partie de cache-cache aussi flippante qu'étrange.
De quoi compenser aisément des personnages un peu schématiques et un script prévisible malgré un twist salvateur à mi-chemin. Bourré de maladresses et de facilités, Insidious reste agréable à suivre et fait le boulot, procurant son lot de gentilles frayeurs jusqu'à un dernier acte fort intéressant, quelque part entre le conte horrifique et le cartoon malsain.
S'achevant sur une fin ouverte loin du happy end habituel, Insidious n'est peut-être pas un grand film d'épouvante, la faute sûrement à des producteurs trop convaincus de leur succès potentiel, mais reste une série B formellement aboutie et tout à fait recommandable pour qui sera fan du genre.