Gravity, mais avec Shark Clooney

Quand un fan du carcharodon carcharias (comprenez grand requin blanc en Latin, ça fait toujours son petit effet pour impressionner les surfeuses) remarque l'arrivée d'un film sur le sujet qui ne sera pas traité à l'arrache uniquement pour le pognon - comme 95% de la production shark-exploitation de ces 10 dernières années (on a eu droit à un requin pieuvre, une tornade à requins, des requins des sables, des neiges, des requins à 2 têtes et même des requins fantômes) - forcément, il le surveillera du coin de l'oeil.

C'est ainsi que ce instinct de survie m'avait tapé dans la rétine dès les premières annonces françaises diffusées pendant le festival de Cannes 2016.

Bilan?

Côté points positifs:
-Une réalisation qui ne prend pas le spectateur pour un abruti, on sent qu'ils ont voulu faire ça bien, on n'a pas ici affaire à un banal film pour teenagers, la photographie est soignée et la tension dans cet enfer paradisiaque (oxymore, + 50 points) est plutôt bien retranscrite,
-Blake Lively, la femme de Ryan Reynolds qui s'en sort plutôt bien (et qui, fait non négligeable, est loin d'être dégueu' en maillot de bain)
-Un scénario qui, comme le laissait déjà présager le trailer, fait voguer notre héroine de checkpoint en checkpoint comme Sandra Bullock l'avait fait dans l'espace pour Gravity,
-Des effets spéciaux franchement assez réussis, il m'est arrivé très souvent de me demander s'il s'agissait de rushs de documentaires ou d'images de synthèse, et pourtant des documentaires et des films sur les grands requins blanc, j'en ai vu un paquet. Je crois sincèrement ne jamais avoir vu un requin aussi réaliste sur grand écran. aucun plan (sauf sur la toute fin, sensationnalisme oblige) ne m'a semblé VRAIMENT foireux.

Pour les bémols:
-Un trailer qui en montrait beaucoup, BEAUCOUP trop. Ça se comprend, parce que personne n'aurait daigné y jeter un oeil sans une BA qui envoyait la purée, mais si vous ne l'avez pas vu, abstenez-vous, vraiment. C'est un condensé dans l'ordre de toutes les grandes scènes du film.
-Un film qui manque de fun, du coup, ça le rend un peu fade, ennuyeux... Mais c'est en quelques sortes normal puisqu'il se veut "réaliste" et que l'héroïne n'a pas vraiment de comic relief pour lui sortir une vanne toutes les 5mn, histoire de détendre l'atmosphère... Sauf si vous avez pensé que le ballon de volleyball dans "Seul au monde" était un brillant acteur, quoi.

Après, forcément, y a l'éternel cliché du requin génie du mal et vicieux comme pas deux qui a décidé qu'il allait bouffer l'héroïne, même si cela devait lui prendre 6 mois et toutes les entourloupes qu'il a en stock sous sa nageoire pectorale pour lui grignoter un bout de jambe...

Mais il n'y aurait pas de film si le requin se barrait au bout de 30mn.

Bref, j'ai hésité entre 6 et 7 pour la note, honnêtement, j'étais beaucoup + proche du 6, mais les films de requins qui veulent bien faire sont tellement rares que j'ai jugé bon de faire preuve d'un peu de clémence.

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Pour finir, rappelons que le tableau dépeint dans ces films est mensonger, les requins (à l'exception peut-être du requin tigre et du requin-bouledogue qui partent assez vite dans des frénésies meurtrières) ne sont pas VRAIMENT des machines à tuer.
Surtout le requin blanc (pour les quelques espèces qui sont dangereuses pour l'homme) qui est carrément du genre craintif et méfiant, il n'attaquera pas (en règle générale) s'il n'est pas certain du succès de son attaque, pour ça qu'il préférera les angles morts (comme d'en dessous) pour des attaques surprises.

En fait, vous avez + de chances d'être tué par une vache que par un squale...
Le souci, c'est qu'un requin blanc qui met un croc pour voir quel est ce truc bizarre qui nage à la surface, ben c'est une jambe en moins. Une attaque qui a de grandes chances d'être mortelle et forcément assez spectaculaire, donc de ce fait médiatisée.

Tout ça c’est psychique. Vous criez « barracuda », tout le monde dit « Hein ? Quoi ?». Vous criez « requin » et c’est la panique générale pour la Fête Nationale !

N'oublions pas que ces animaux sont INDISPENSABLES à la chaîne alimentaire (notamment parce qu'ils régulent les espèces et nettoient les océans), que nous sommes les étrangers quand nous mettons les pieds dans l'eau et que pourtant nombre d'espèces de squales sont en voie de disparition à cause de l'homme (les filets de pêche qui détruisent tout sans distinction, le shark finning [pratique essentiellement asiatique qui consiste à pêcher l'animal, lui couper l'aileron et le rejeter agonisant à la mer] ou encore la pêche sportive et, évidemment, la pollution et la destruction de l'environnement naturel de l'animal)