Se déroulant uniquement dans un complexe hôtelier (aux Philippines ? Cambodge ? C’est en Asie du Sud-Est, sûr), Internet Mirage est l’archétype même du film de vacance. Imaginez ce brave Phillip Ko qui se dore la pilule au soleil avec quelques potes et puis tiens ! Idée ! Et si on faisait un film en plus pour rentabiliser tout ça ?! Et vas-y bonhomme, sors ton caméscope. Envoie des plans qu’on croirait sortis tout droit d’un film d’auteur des années 80, style européen. Tu sais, où l’acteur tape la pose, en silence, regard au loin. Écris une histoire sur un bout de serviette en papier du restaurant d’à côté. Un truc vu et revu qui puisse tenir la route sur une durée de film standard pour commercialisation directe en vidéo. Mais ! Donnons-lui un cachet high-tech parce qu’à l’aube du 21ème siècle. Hésite pas à engager du personnel du complexe hôtelier pour interprétés des rôles. Et… bingo ! Tu viens d’accoucher d’un film qui symbolise les méandres du néant cinématographique. Il n’en est pas à son premier coup d’essai le roublard Phillip Ko. Il en a des kilomètres au compteur. Le septième art, il s’en contrefiche. Ce qu’il veut c’est son gagne-pain facile et comme le sexe a toujours été vendeur, il en offre. Pauvrement certes mais il en offre. Du coup, il faut s’imaginer la platitude d’un tel film. La mise en scène est sans saveur comme son histoire qui n’embarque jamais le spectateur. Son mauvais rythme nous plonge dans l’ennui total, où l’on peine à trouver la force de rigoler des répliques à deux balles et des mises en situation ridicules, comme de ces flingues en plastique qui ne tirent jamais un coup de feu. On ne remerciera jamais assez le travail réalisé en post-prod’. Tout aussi risibles sont les acteurs qu’on croirait pêcher sur le bord de mer. Pour les vétérans, Charlie Cho fait du Charlie Cho, il en va de même de Phillip Ko qui fait du… lui-même.
Internet Mirage fait partie de la diarrhée de production pour adulte signé par Titus Ho Wing-Lam en 1999. Oui, oui le cinéaste de Red Spell Spells Red (1983). Que lui est-il arrivé entre-temps ? Sous la casquette de producteur, il signait alors pour cette année-là : 38 films, la grande majorité étant des productions érotiques estampillées Category 3. L’une d’elle, cet Internet Mirage, un piètre film tablant sur l’émergence d’Internet pour l’incorporer à son titre et en faire un produit plus vendeur. Le marketing de bas étage n’a pas de limite ! Notez le nom de la boîte de prod’ à l’origine de cette catastrophe : la Winner’s Workshop. Et Fuyez !
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/12/20/internet-mirage-1999-phillip-ko-fei-avis-review/)