Alors deux ans après, que reste-t-il d'Interstellar, le supposé grand chef d'œuvre de la science-fiction ?
Alors tout d'abord, le film de Christopher Nolan aurait gagné être plus court de 30 minutes. Je regrette vraiment certains choix scénaristiques (les scènes dans la bibliothèque et le "fantôme") et cette fin téléguidée qui me fait sortir du film. Et je sors également du film lorsque Matt Damon apparaît à l'écran, un acteur que j'aime beaucoup, mais qui semble jouer ici son propre rôle de Matt Damon aka Will Hunting aka Jason Bourne ... c'est Matt "fucking" Damon et pas le docteur Mann, quoi !
Ensuite, à trop vouloir expliquer l'inexplicable, à trop s'attarder sur des dialogues (ou plutôt monologues) interminables qui ne servent qu'à paraphraser ce qu'on voit à l'écran, à trop s'attarder sur la science physique, mêler gravité et espace temps avec le trou de ver qui a la réponse à tout ...
Un papier et un crayon, ça va ... avec ça, on ne se sent pas trop perdu scientifiquement ^^
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trou_de_ver#/media/Fichier:Principe_trou_de_ver2.svg
Vouloir tout expliquer par le trou de ver, c'est facile et ça veut nous rendre crédible l'impensable ... la dernière scène dans la bibliothèque, ça passe pas chez moi !
Nolan intellectualise tout à outrance et s'éloigne de l'essentiel, l'impact émotionnel du récit.
Pour moi, Interstellar est vraiment bon quand il se concentre sur la dramaturgie de son récit, c'est la grande force du film et il aurait dû se concentrer uniquement là-dessus ... comme en son temps l'ont fait Contact, Solaris et The Fountain. The Fountain est pour moi la référence dans le genre, c'est un film qui contient des passages psychédéliques et de nombreuses ellipses narratives, mais c'est d'une parfaite cohérence parce que Darren Aronofsky n'essaie pas d'expliquer l'inexplicable et ne s'attarde pas là-dessus.
Interstellar est un grand film, une expérience émotionnelle forte, une photo vertigineuse (jamais on n'aura aussi bien ressenti ce gigantisme cosmique), une BO grandiose d'Hans Zimmer et un esthétisme qui réussi l'exploit de côtoyer "voir dépasser" 2001 et Solaris ... si et seulement si, le film était amputé de ses 30 dernières minutes.