[Spoiler à 6 heure]
J'ai rien contre Christopher Nolan (je l'connais pas) mais j'aime pas son cinéma. Au mieux ça m'indiffère (quand il s'attaque à des histoires de ninja orphelin dont j'ai rien à carrer) au pire ça m'exaspère (quand il met des rêves dans des boites en carton pliables dans des rêves dans des effets spéciaux)
Alors forcément, je suis allé voir Interstellar avec l'avidité sadique de celui qui pourra clamer tranquillement que c'est bien pourri et qu'il sait de quoi il parle. Et puis au bout de quelques dizaines de minutes, la faute aux acteurs surement, le spectateur hargneux se prend à s'inquiéter de trouver le film pas si mal au final.
Interstellar, c'est un peu ce qu'on pouvait attendre de Christopher depuis un bail : Utiliser une certaine sobriété de l'image (si si en cherchant bien) et un attrait pour l'original (haha nan nan y a rien de très original là dedans hein, c'est juste que c'est pas l'adaptation d'une bd), le changement, sur un thème qui lui permettait vraiment de s'arracher à ses obscures manies. Un thème assumé. Gavé de références. Avec de l'amour pour ses prédécesseurs. Un vrai film de SF actuel quoi, qui ne crée pas grand chose mais qui se contente de ne pas faire honte outre-mesure à l'Histoire du genre.
Nolan peut donc faire des trucs sympas quand il n'essaie pas de rendre sérieux un ninja en costume blindé avec des petites oreilles pointues.
Il peut faire des choses sympas aussi quand il assume sa lancée et ne déguise pas un Transformers en "film intelligent" parce qu'il t'explique pendant des heures un propos débilitant à base de poupées russes, de plongée dans les abysses et de jouet rotatif provoquant un équilibre plus ou moins durable.
J.J. Abrahams ferait des trucs vraiment agréables s'il prenait un peu de la graine de l'imagerie lavée de tout reflet épileptique que met en place Interstellar.
Tiens, Hans Zimmer s'est remis à faire de la musique ?
Bon on les retrouve quand même ses petits tics hein, il explique son idée scénaristique pendant 2 plombes et plombe la suite par un détour digne du 5ème Élément. C'est affreux, convenons-en, on aurait préféré que l'Amour se cantonne à l'évocation recyclée avec soin de ses références tant aimées mais au final, cette astuce de la finesse d'un pachyderme bourré (non il n'y a pas de référence à Dumbo dans ce film) pour contourner l'abord d'une notion ancrée dans une science à ses balbutiements tiens presque d'une touchante naïveté libérée qui faisait complètement défaut au grand génie du film intelligent d'alors...
Certains ont vu des X-Wing, moi j'ai préféré voir les vaisseaux de StarFox à la fin.
Bon et puis ici, ses petites manies qui ont la saveur amère de la volonté de se rassurer soi même dans son propre exposé prennent un petit côté presque touchant. On finit par l'attendre au détour le type, et finalement, quand on le retrouve, ça fait un peu sourire.
Je n'aime toujours pas ce que fait Nolan. J'y reste assez hermétique. Il n'arrive pas à me "conter" quoi que ce soit. Ça ne stimule que trop peu mon imaginaire toujours quémandeur et vorace. Mais replacé dans son contexte, c'est quand même un beau spectacle qui a ses moments de bravoure.