Dites M'sieur Nolan, vous savez faire des navets ?

Il faut croire que ce sacré Chris ne va jamais me décevoir. Ayant vu la quasi totalité de ses réalisations et productions sorties dans les salles sombres, je ne lui ai jamais mis moins de 7/10, même si j'ai frôlé la migraine devant Memento, car je dois reconnaître que malgré des scénarios parfois complexe, il sait toujours y faire pour apporter des twists qui me surprennent ou tout du moins que j'admire de par la manière de l'amener. En plus de ça, il s'entoure toujours des bonnes personnes, que ce soit Hans Zimmer, le maître incontesté des musiques de films (je ne pense même pas que ce soit utile de rappeler sur quoi il a travaillé, pour moi ça va de soi), ou de son frère Jonathan avec qui il forme une très bonne équipe.


Pour ce qui est d'Interstellar, je vais, pour une fois, être relativement bref ("relativement" je précise car je me connais...) étant donné que je n'écris pas à chaud juste après la séance comme je fais d'habitude, celle d'Interstellar datant pour moi d'il y a deux jours. Néanmoins je me devais d'écrire un petit quelque chose sur ce film que j'attendais avec impatience et qui a été à la hauteur de mes attentes, et ça, ça fait toujours plaisir. Soit dit en passant, la seconde raison qui fait que je serais bref est que j'ai du mal à trouver les mots pour décrire un film dans lequel j'étais littéralement absorbé pendant presque 3 heures, là où tellement d'autres films de plus d'une heure de moins m'ont obligé à regarder ma montre.
L'histoire de base, selon laquelle la Terre devient inhospitalière et oblige l'humanité à trouver un autre foyer, est excellente, même si cela a déjà pu se voir à de nombreuses reprises dans des films catastrophes notamment. L'idée est tellement bonne que le film aura pu durer encore plus longtemps selon moi. Pourtant, Nolan n'est pas tombé dans les facilités qui auraient consister à user d'effets spéciaux façon 2012 pour montrer comment toutes les catastrophes naturelles possibles et imaginables (tornades, tsunamis et compagnie) poussent l'humanité vers la sortie. Selon moi, il a voulu montrer le réel contraste entre une humanité qui retourne à l'agriculture, aux besoins primaires dont la satisfaction semblait acquise depuis longtemps, et une humanité à la conquête de l'espace, en chemin vers l'inconnu pour trouver son salut. Certains ont d'ailleurs fait cette remarque selon laquelle on ressent quelques longueurs dans la première heure mais poser le cadre pour montrer le contraste que je viens d'évoquer me paraît nécessaire et en ce qui me concerne, je n'ai pas ressenti de longueur particulière même si, comme beaucoup je pense, j'avais hâte que l'histoire progresse vers l'exploration spatiale. Une fois qu'on arrive dans l'espace, bien-sûr c'est beau, surtout sur grand écran, on ouvre grand les yeux et on profite, c'est indéniable. Cependant quand on a vu Gravity auparavant, on aurait tellement aimé que Nolan utilise les mêmes techniques novatrices pour nous en mettre encore davantage plein la vue... enfin tout de même on ne va pas bouder non plus notre plaisir avec ce qu'il nous sert sur un plateau. L'avantage aussi de voir ça au cinéma, ce sont ces basses qui font trembler le sol et notre siège et qui nous font vraiment ressentir les turbulences de l'équipage, et c'est vraiment génial. Ajoutons à cela la bande son de Zimmer sur fond d'orgue qui nous donne une dimension tellement spacieuse à ce que l'on voit qu'on ne peut qu'apprécier (le passage dans le trou de verre est un de mes moments préférés en matière de combinaison de musique, des turbulences et du visuel de l'espace, on en a des frissons). D'ailleurs la musique Final Frontier de Thomas Bergersen, particulièrement bien choisie pour la bande annonce finale, n'a rien à lui envier. Rien à redire pour le jeu des acteurs, juste un petit bémol (mais qui n'incombe pas au film en lui-même) c'est le doublage de Donald (le père de Joseph Cooper si je ne m'abuse), et Tom Cooper quand il a grandi : le premier j'ai trouvé que la voix ne lui correspondait pas tellement, et le second parce qu'il garde une voix de gosse alors qu'il est sensé avoir vieilli. Je ne suis pas un pro VO mais là selon moi il y a eu des erreurs là-dessus.


Au final, Interstellar est un film multi-facettes : il soulève des problématiques qui pourraient se révéler bel et bien réelles à l'avenir, et ne fait pas qu'explorer l'inconnu qu'est pour nous l'espace au travers d'appellations telles que relativité, trous noirs, trous de verre etc... En effet, il y a aussi bon nombre de dilemmes moraux (choisir entre revoir ses enfants et sauver l'avenir de l'humanité par exemple) et d'introspection sur les liens que l'on tisse avec notre entourage, le sens de la vie, la relation que l'on a avec notre planète et le respect qu'on lui porte ou non. On a donc là un excellent film à voir sur grand écran pour tout ce que le cinéma en lui-même peut apporter au spectateur, que ce soit pour l'univers visuel, sonore, et également pour une bonne immersion dans cette histoire belle, mais aussi dure et pleine de vérités.

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le 9 nov. 2014

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MasterFox

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