Dans un monde où les OGM ont été vaincus par un cancer généralisé de notre bonne vieille Terre, les humains sont condamnées à laisser de côté tous leurs rêves de progrès et de conquête spatiale, pour se retrousser les manches et tirer les dernières ressources de cette planète moribonde.
L'espoir semble pourtant venir des derniers humains qui regardent toujours plus loin, et vont se lancer dans une ultime course dans l'espace temps. Nolan et Nolan associés nous livrent ici un film qui sent bon la science-fiction (et pas la hard SF j'y reviendrai), avec un casting vraiment fabuleux, alternant les tensions émotionnelles et plus spectaculaires. La réalisation est impeccable, les effets spéciaux savent se rendre discrets mais convaincants, et j'aime beaucoup le retour aux vrais robots. Un peu moins emballé par le mixage de la bande son (en bluray tout du moins), trop de basse tue les basses.
Mais à part ça, j'ai trouvé que c'est du tout bon, ça fait un peu rêver, c'est dense, long sans jamais être ennuyeux, et McConaughey arrive une fois de plus à rendre chaque ligne de dialogue sympathique. Le charisme de ce mec c'est juste pas croyable. A côté de lui Anne Hathaway s'en tire plutôt pas mal, et Mackenzie Foy carrément bien.
La seule façon de ne pas aimer ce film est de vouloir chercher un quelconque réalisme, trou noir, voyage dans le temps, relativité, on joue ici allègrement avec tout ça, sans prendre de gants, mais personnellement je m'en contrefout, je sais séparer fiction et document scientifique, surtout dans ce domaine où l'on en sait si peu, à part que ça dépasse de loin notre entendement. Les raccourcis scénaristiques sont nombreux, mais ont l'air de servir plus le film que d'être là par facilité.
Les bons films de SF étant aussi rares que les éclipses solaires, j'ai vraiment pris du plaisir, et ne peut que féliciter le père Nolan d'avoir aussi bien rebondi après le dernier Batman qui pour moi était une déception (sans être une catastrophe complète). Certains regretteront surement qu'il ait simplifié son discours, perso je m'en félicite plutôt.
Gravity m'avait fait voyagé dans le système solaire, Interstellar m'a envoyé à travers les étoiles.