This world's a treasure, but it's been telling us to leave for a while now.

Sans surprise, c'est très bon. En même temps venant de Nolan... Espérons qu'il ne perde jamais sa flamme comme trop de réalisateurs.


Donc je vais faire simple : intrigue efficace, mise en scène, réalisation, photographie etc au top. Rien de surchargé ou mastoc visuellement (les blockbusters de Nolan sont vraiment différents des autres). Travail de Zimmer toujours à son apogée ; on peut dire ce qu'on veut du monsieur, qu'il est répétitif, etc etc, ce type a juste un talent incroyable. Mélodies répétitives peut-être, mais variations tellement énormes sur des thèmes si basiques qu'ils en deviennent aussi touchants que les mélodies les plus complexes.


Casting un peu trop Hollywoodien à mon goût, marre de voir McConaughey partout, m'enfin ils font bien leur boulot, rien à redire là-dessus.


Un aspect quelque-peu niais de temps en temps, mais sans excès. Et puis, à l'ère ou le cynisme gouverne une énorme partie des œuvres considérées comme étant "de qualité supérieure" (du moins par la grande masse), ça fait du bien. Tandis que Martin Scorsese se vautre avec délectation dans une merditude humaine fantasmée et les bas-fonds d'une vision profondément pessimiste du monde (Dieu que je hais ce film), Nolan perpétue ce qui selon moi est le vrai but du cinéma : faire rêver, ressentir, réfléchir. Montrer ce qu'il y a de plus beau dans l'humain et la vie en général, toucher les étoiles tout en restant réaliste. (Alors ok, il n'y a pas que du beau, mais entre un être laid dans le sens "torturé", aussi antipathique soit-il, et un être répugnant, la différence est énorme (pente savonneuse je sais) ; ce qui est laid a en comparaison une certaine forme de beauté - je préfère l'égoïste dangereux pour ses raisons à l'imbécile de base qui écoute de la dubstep - comprenne qui pourra).


Réaliste, oui. J'ai failli applaudir quand, retenant mon souffle, j'ai réalisé qu'enfin, ENFIN ! quelqu'un avait compris qu'il n'y avait pas d'air dans l'espace (et donc pas de son). Sans déconner, ce fut un accomplissement.


Tant scénaristiquement qu'au niveau des thèmes abordés, de la manière dont ils sont abordés, du message du film, de la nature noble et lumineuse de cette oeuvre pleine d'espoir, il m'a été impossible de ne pas voir un peu, et même beaucoup de Doctor Who dans tout ça. Et ce n'est pas du tout un point négatif. Sauf peut-être concernant quelques touches d'humour qui enlèvent de son panache au film - ces robots sentaient vraiment le cahier des charges, bien qu'ils restent sympathiques.


C'est peut-être d'ailleurs par habitude de Doctor Who que je n'ai mis que 8, au final. Le soundtrack de Zimmer valant bien 1 point de plus au 7 que j'aurais mis sinon (il y a quand même pas mal de choses téléphonées, rien de bien méchant mais tout de même).


Donc voilà, encore une fois sans surprise, film à voir, un sacré moment de vrai cinéma SF (critiquer c'est bien, mais là il faut reconnaître que même si les défauts sont là, on voit pas beaucoup mieux à l'horizon). Un lopin de Terre en vue sur ce gigantesque bateau en naufrage qu'est l'ensemble des œuvres humaines, ça vaut bien quelques acclamations.


Les gens ont au final perdu l'habitude de le voir, ce "vrai cinéma", d'où le succès limite surévalué de ce film. Entre le cinéma poubelle et le cinéma d'auteur qui se touche, tous ces films où le fan-service, la surenchère, le bête, provoquant, vulgaire, cru, niais, pseudo-philosophique sont légion... Ce film ne fait qu'être honnête avec son public. Ce n'est rien de plus qu'une oeuvre sincère. C'est triste quand on y pense. Il n'a rien de révolutionnaire ou de novateur (il n'est que contemporain de 2014, rien de plus). Il se contente de faire ce qu'un film est censé faire : voyager, oublier, rêver, and all that shit. Il ne fait que contraster avec le reste de ce qui nous est servi... Et tant de personnes ne s'en rendent même pas compte, criant au miracle. À méditer.


P.S. : Quand j'y repense, je m'attendais à quelque chose du genre avec Man of Steel, infâme parodie Nolanesque, en particulier dans sa promo. Coup de blues face à l'ampleur du potentiel gâché avec MoS, mis en valeur par Interstellar...

Créée

le 15 nov. 2014

Modifiée

le 15 nov. 2014

Critique lue 328 fois

2 j'aime

Nevare

Écrit par

Critique lue 328 fois

2

D'autres avis sur Interstellar

Interstellar
Samu-L
9

Rage against the dying of the light.

Un grand film, pour moi, c'est un film qui m'empêche de dormir. Un film qui ne s'évapore pas, qui reste, qui continue à mijoter sous mon crâne épais, qui hante mon esprit. Le genre de film qui vous...

le 6 nov. 2014

431 j'aime

72

Interstellar
blig
10

Tous les chemins mènent à l'Homme

Malgré ce que j'entends dire ou lis sur le site ou ailleurs, à savoir que les comparaisons avec 2001 : L'Odyssée de l'Espace sont illégitimes et n'ont pas lieu d'être, le spectre de Kubrick...

Par

le 28 févr. 2015

331 j'aime

83

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

299 j'aime

141

Du même critique

Les Enquêtes de Morse
Nevare
9

Raffiné, complexe, éblouissant, patient.

Pour commencer, je n'avais pas regardé Inspecteur Morse, ni sa suite Inspecteur Lewis, je ne savais même pas que ces séries existaient ; et après le visionnage de la première saison des Enquêtes de...

le 17 mai 2014

9 j'aime

Inspecteur Morse
Nevare
8

How Hopeless Under Ground Falls The Remorseful Day...

Après avoir été enchanté, éberlué, estomaqué, et plein d'autres trucs positifs par ce qui est désormais ma série préférée de tous les temps, Endeavour (Les Enquêtes de Morse en VF), j'ai décidé de...

le 5 déc. 2014

7 j'aime