J'étais curieux de voir à quoi cette odyssée galactique "réaliste" pouvait ressembler. Si dit comme ça c'est étrange, ça ne va pas non plus ensemble dans le film. C'est à peu près tout sauf une odyssée, et c'est bien dommage.
Le début post-apo dans le midwest américain est très sympa, avec des plans de tracteurs à la Days of Heaven et quelques scènes bien inspirées (la scène de la poursuite du drone m'a happé, on sentait vraiment qu'il y avait un enjeu derrière je trouve). Et pourtant, Nolan n'en fait rien. Le drone est oublié dès qu'il est attrapé, et on se concentre sur la relation du père Matthew qui joue bien et de sa petite gamine insupportable, aux dialogues improbables. Désolé, mais les génies de 10 ans qui causent métaphysique, je n'y crois pas.
D'ailleurs, je rebondis sur les dialogues qui vont régulièrement plomber tout le film, en s'éternisant pour ne rien dire que l'on ne savait déjà, a moins qu'ils ne soient complétement maladroits, parlant de sujets complexes un peu n'importe comment. Surtout que l'émotion est un peu anihilée par la musique de Zimmer qui fait un peu n'importe quoi, toujours trop forte, parasitant la plupart du temps l'image au profit d'une musique pas assez belle pour valoir le détour.
Ces dialogues sont la pierre angulaire d'un scénario bien trop prévisible, marqués par de nombreux personnages fonction pas attachants pour un sou. C'est simple, il n'y a que Matthew de vraiment intéressant. Les autres sont juste des faire-valoir pour lui, ou des outils du scénario. Dommage. Alors qu'en plus, au début, j'étais à fond dedans dans ce trip intergalactique pour trouver un nouveau refuge pour l'humanité, sauf que Nolan s'en fiche de l'humanité, il ne s'intéresse qu'à Matthew et à sa petite fille insupportable.
J'aurai adoré que les scènes sur les exoplanètes tirent plus en longueur, que les plans sur l'espace s'allongent, qu'il y ait une sorte de poésie qui s'instaure dans cet espace infini, alors que le temps s'écoule trop vite. Mais non, Nolan préfère nous expliquer sa théorie de la gravité et de l'amour. C'est dommage, parce que ça a l'air con quand c'est dit, alors que quand c'est l'image qui exprime ce genre d'idées ça passe beaucoup mieux. Et la fin, c'est un peu le summum de la connerie, surtout qu'il prend la peine de bien tout expliquer si jamais le spectateur est débile.
Bref, un film sympa, mais qui ne montre qu'un petit voyage miniature au lieu d'une odyssée fantastique à travers les étoiles.
Dommage.
Et par pitié Nolan, change de compositeur la prochaine fois.
En fait ce film, c'est un dialogue de Platon plutôt qu'une odyssée. Sauf que Platon est bourré et dit un peu n'importe quoi.