En préambule de l'avant-première française de Interstellar, Christopher Nolan, interviewé par un journaliste de Studio Ciné Live, répondait ceci à la question de savoir comment il définirait le cinéma : "Je pense que le cinéma est défini par les œuvres cinématographiques pures, qui n'auraient pas pu être autre chose que du cinéma, comme 2001 ou Lawrence d'Arabie."
Nolan marque un point et pour cause, il a dans la plupart de ses œuvres appliqué cette définition : Memento et Inception étant sans doute ses deux films les plus "purement cinématographiques".
Interstellar s'inscrit également dans cette optique. Claque visuelle et esthétique avant tout, ce nouveau Nolan est un film ambitieux, épopée à la fois poétique et sombre au cœur d'un univers encore assez méconnu pour permettre à l'imagination de son réalisateur de s'exercer sans véritable limite. Et c'est peut-être ça, la force de Chris Nolan, cette capacité à préserver le mystère, que ce soit d'un point de vue très terre-à-terre (c'est-à-dire être capable de préserver ses films malgré la promo et les multiples bande-annonces) ou d'un point de vue scénaristique (le monde des rêves, ou les univers parallèles, même combat : le manque de connaissances de l'Homme en la matière est un terreau fertile pour la création artistique).
Le mystère étant la clef de l'appréciation d'un film nolanien, je respecterai cela en m'abstenant d'approfondir, et en me contenant du minimum.
Interstellar est un excellent film, peut-être pas le meilleur Nolan - c'est trop tôt pour le dire, il faudra que je le revois - une claque donc, portée par un Matthew McConaughey au sommet - comme toujours, en même temps - et au scénario fascinant signé Christopher et Jonathan Nolan, qui après l'écriture décevante du tout aussi décevant Man of Steel de Zack Snyder, renouent avec le succès en nous pondant quelque chose du niveau de Inception (qui était signé Christopher uniquement, d'ailleurs).
Un grand cru, donc.