On s'poilent quand c'est spoiler party.
Mettons de côté la comparaison avec 2001, parce que tout d'abord, je n'ai pas envie d'en parler, mais aussi parce qu'elle est flagrante et que je n'aime pas prendre les gens pour des cons .
Oui, Nolan essaie de faire son 2001, personne ne peut lui reprocher.
Interstellar c'est un peu le kiffe de tout vrai fan de SF, la découverte de l'espace, la vraie, une découverte possible des horizons, d'une quelconque présence peut être. J'ai pas envie non plus de contredire le film dans ses propos, peut-être que certaines choses sont erronées, très certainement même, mais je ne suis pas astrophysicien moi, j'aime le cinéma, et le cinéma intelligent par dessus tout.
Ne prenons pas Interstellar pour ce qu'il n'est pas les amis.
Certes il a un casting alléchant, McConaughey est fabuleux, le reste aussi...
Même Anne Hathaway s'en tire bien, c'est dire, moi qui avait un problème avec ses yeux et même avec sa bouche, là ça passe, pourtant elle en fait des conneries la Anne.
Puis évidemment y'a Micheal Caine en vieux physicien.
Interstellar est évidemment très impressionnant, mais au final, ce n'est pas tellement ça qui ressort, contrairement à la plupart des autres blockbusters.
Nolan pose des questions et ne se contente pas de faire partir quelques privilégiés parmi tant d'autres pour simplement les faire atterrir sur une île qui possède une chance sur deux d'abriter un gorille géant caché derrière une barrière.
Le film du tant controversé Christopher Nolan n'est pas un film de science-fiction comme les autres, pratiquement rien n'y est concret, même si il s'efforce de donner des dimensions à des notions indiscernables. Il va falloir être ouvert d'esprit, certes, mais aussi pas trop con et pas trop blasé, si vous partez du postulat de base que la formation d'une porte dimensionnelle dans notre galaxie est totalement impossible et que c'est du foutage de gueule, et bien sortez bien gentiment de la salle, en exprimant votre mécontentement si vous le souhaitez, mais Interstellar trouve son public, il faut vous faire à l'idée.
Peut-être aussi qu'il est éternellement coincé, trop scientifique pour les avares de divertissement et trop irrespectueux scientifiquement parlant pour les connaisseurs.
Et même, si le coté scientifique rebute et bien soit, le film ne traite pas que de cela, Interstellar est surtout un éternel questionnement sur le rôle de l'Homme, sur sa vie, son destin, sur la famille, l'abandon de ses proches pour quelque chose d'inconnu, c'est là que le film est sensé toucher.
Sans déconner, voir mourir sa fille de vieillesse alors qu'on a tout juste la quarantaine, si c'est pas odieux comme destin, je me flagelle.
L'humanité s’autodétruit donc, par cette poussière de détritus. Le film de Nolan n'est pas le premier à porter un regard monstrueusement défaitiste sur l'espèce humaine, et c'est bien normal, elle est vouée à l'échec, et tôt ou tard ça finira, aussi bien ou bien plus mal.
Le film fait un peu penser à la nouvelle de Bernard Werber "Nouveau départ" également, cette idée de rédemption, d’éternel recommencement, de boucle. Cette boucle cherchant à être bouclée tout le long de ce périple à la musique Hans zimmerienne.
C'est con à dire, parce que je vais encore avoir l'air con, mais Interstellar m'a touché, impressionné et maintes fois questionné.
Et là je vais me contredire, parce que le rapprochement avec la révolution de Kubrick est inévitable, après les comparer qualitativement n'est pas spécialement intelligent. Ce que je peux dire c'est qu'en tant que grand fan de 2001, Interstellar m'a comblé. Nolan joue dans une autre catégorie mais cette œuvre pourrait très bien être son 2001.
Malgré un regard resserré on ne peut plus défaitiste, l'ensemble reste quand même plein d'espoir, l'humanité s'en est tirée, et elle n'attend plus que son nouveau foyer, pourtant le foyer provisoire n’est pas dégueulasse non plus.
La rédemption de l'humanité est atteinte, et Anne les attend.
Mais ce qui en ressort, de ce voyage interstellaire vers de nouveaux mondes, de nouvelles possibilités, c'est une sensation de vide, de silence, mais surtout une effroyable sensation de grandeur, de se sentir affreusement petit, de vouloir en savoir plus tout en ayant peur d'en savoir plus.
Je l'ai repoussé Interstellar, mais il est revenu, plus grand que jamais.