Gravity 2.0; 2001,Space Odyssey 0.9
Je me souviens, il y a plus d'un an, avoir regardé les films qui étaient prévus par Christopher Nolan... J'avais alors vu un certain Interstellar programmé pour fin 2014, film de science fiction. Bref, ma came ! J'attendais donc avec une impatience presque indécente, de pouvoir visionner ce qui devait s'annoncer être un film écrit et réalisé pour moi et d'autres d'autres fans de Science Fiction et de réflexion en tout genre. 1 an plus tard, en sortant à l'instant de ma salle de cinéma, j'ai en effet l'impression d'avoir vécu quelque chose de fort, grandiose mais également très perfectible et décevant par moments.
Cette critique sera sans spoiler pour ne pas gâcher ce qui sera, je l'espère pour tout le monde, une expérience en tout point. Commençons par les points négatifs car malheureusement, il y en a et pas mal...
Nolan a fait du Nolan dans un univers loin des prédilections de Nolan. Ce film possède en effet un univers incroyable mais regorgeant de ce que j'appellerai une matière noire. Alors qu'il aurait pu nous vendre cette expérience comme un film à la fois pudique et aventureux, Nolan nous vend Interstellar comme un gros blockbuster avec ses qualités mais également ses nombreux défauts. Tout est malheureusement trop surjoué, tentant de "vendre" des sentiments au spectateur. Trop de fois, à en perdre mes nerfs, j'ai entendu certains dialogues bateaux comme "Mais c'est une nécéssité !!" ou alors à des plans visuels tout droit ressortis des clichés du cinéma Hollywoodien. Cela gâche fortement une partie du film, lorsque Matthew McConaughey, Anne Hatheway perdent tout espoir... On est dans des codes de cinéma qui me hantent films après films et qui égratinent miette par miette, ce pur chef d'oeuvre qu'est Interstellar.
La musique, quant à elle, est à l'image de ce film. Parfois décevante voire grotesque, parfois magnifique et onirique... Quand on sait que Hanz Zimmer, le grand Hanz Zimmer (que beaucoup accusent de plagiat pour ses différences bandes sonores) a composé le film sans même l'avoir vu, on comprend mieux certaines lacunes entre la cohérence musicale et ce que le film devrait dégager comme émotion...
J'ai longtemps, très longtemps cru être déçu d'Interstellar, lorsque plus les minutes passaient, plus je pensais qu'il n'était simplement qu'un lien entre Gravity et 2001, l'Odyssée de l'espace. Fort heureusement pour Interstellar et Nolan, il se rapproche beaucoup plus intellectuellement d'un 2001 que d'un Gravity (petit tacle pour Gravity :-D). En effet, lui possède tout bonnement... un scénario...
Cependant, il reste trop dans l'entre deux et ne sait pas sur quel pied danser jusqu'aux 45 dernières minutes qui viennent donner un sens à ce film qui me marquera à tout jamais !
Car des qualités, il faut le dire et le redire, l'affirmer, le scander, il en a et par milliers ! A commencer par le jeu de tous les acteurs ! Fidèle à sa réputation de bonifier le jeu de ses acteurs, imaginez ce que cela doit être lorsque les acteurs qu'il dirige sont Matthew McConaughey, Anne Hathaway ou alors Jessica Chastain pour ne citer que les personnages principaux !
Concernant son scénario, Interstellar n'aborde pas une thèse ou deux mais des dizaines qui se rejoignent et se collent tel un puzzle universel au fur et à mesure que le film avance et que nos émotions se transcendent. On oppose ainsi la vie et la mort, l'espoir et le désespoir, l'individualisme humain à son collectivisme supposé. On rentre dans un thème qui m'est cher, à savoir la réalité à travers une dimension parallèle. Où l'être humain se situe-t-il dans l'échiquier de l'univers ? Où commence et s'arrête la démarche spirituelle qui émane de l'Homme ? L'Homme va-t-il évoluer au cours du temps et des voyages galactiques et spirituels qui lui sont accordés !? Ce dernier quart d'heure est tout bonnement superbe, me donnant pendant une majeure partie du temps des frissons à n'en plus finir !
Alors oui, certains diront qu'on approche limite du plagiat de 2001, ce en quoi ils auraient à la fois raison et tort... Effectivement, certaines thèses reprennent celles de 2001, certains objets également (vous aussi, vous avez remarqué la forte similarité des rôles de HAL 9000 dans 2001 et TARS, le robot dans Interstellar ?)
Cependant, il est facile de comprendre pourquoi quand on sait que Nolan est fan de 2001 qui reste un de ses films préférés !
Cependant, plutôt que de se cantonner aux thèses de 2001, il en apporte d'autres et constitue au final, d'autres conclusions. Bien sûr, Interstellar n'atteindra jamais la pureté intellectuelle et la finesse de 2001, mais dans un autre registre, il apporte quelque chose de neuf, de fortes pensées spirituelles et des plans visuels resplendissants !
Alors oui, Interstellar possède malheureusement de gros défauts à mon goût mais l'expérience Interstellar mérite vraiment d'être vue, approuvée et aimée. Interstellar est finalement, ce film qui vous fait voyager dans des mondes inexplorées avec des sensations encore inconnues. Vous qui avez peur des préjugés sur ce film, combattez les et allez immédiatement le voir !