Sur le papier, Interstellar s'annonçait comme une des plus belles réalisations de l'année. Le fantastique Matthew McConaughey, sans doute l'un des meilleurs acteurs américains actuels, tient le rôle titre. Il reprend le chemin de la science fiction et du surhumain qu'il avait emprunté dans Contact, le film de Robert Zemeckis sorti en 1997. La présence d'Anne Hathaway m'inspirait bien moins que celle de Jessica Chastain, que j'ai toujours hâte de retrouver depuis sa resplendissante apparition dans The Tree of Life. Nolan est un de mes réalisateurs fétiches et, un peu déçu par le dernier Batman, je l'attendais au tournant avec Interstellar.

Et bien, vous l'aviez déjà compris avec la note que j'ai décidé de mettre à ce film, j'ai été plus qu'enchanté par le résultat. Comme l'histoire du film l'illustre bien, le temps est une donnée relative et, signe d'un bon film s'il en est, je n'ai littéralement pas vu le temps passer - et pourtant, le nouveau Nolan dure 3 heures. Il faut dire qu'en plus de tous les éléments positifs qui auréolaient ce film, j'étais particulièrement curieux et enjoué de voir à nouveau le thème magistral de l'espace au cinéma et son traitement dans Interstellar. Et bien on peut dire que c'est un film qui vous aspire tel un vortex, dans 169 minutes spectaculaires, intelligentes, et rigoureusement justes.

Le fond du film est aussi important que majestueux, rapidement on peut dire qu'il s'agit de la force de la vie, de l'existence d'un surhumain, de la fragilité de notre condition... Des thèmes qui ont donné des mots de crânes à bien des philosophes, écrivains, cinéastes et qui gardent leur force viscérale dans le film de Nolan. Sans trop en dire pour vous laisser savourer ces idées, mais évidemment qu'on est tout de suite renvoyé à d'autres œuvres majeures sur le thème.

L'héritage de 2001 est attendu, évident, assumé. Étant moi-même un peu illuminé quand il s'agit de Kubrick, ce dialogue avec l'Odyssée de l'Espace est une expérience jouissive, même si on peut se demander si les clins d'œils récurrents qui lui sont faits ne pèsent pas un peu trop sur l'identité propre d'Interstellar. De la même façon, le souvenir encore frais de Gravity reste nécessairement à l'esprit quand on regarde, un an tout pile après, cette histoire centrée sur des cosmonautes. En bien ou en mal, Nolan a su se démarquer en se positionnant sur un juste milieu entre la science-fiction onirique de 2001 et le profond effort de réalisme de Gravity.
josselinco
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le 31 oct. 2014

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josselinco

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