Forcément réunir d’aussi gros noms que celui de McConaughey en plus de ceux de Jessica Chastain et Anne Hathaway ça envoie du lourd, et ça promet une aventure des plus épiques. Enfin, sur le papier. Si l’ensemble de la presse française applaudi des deux mains un film grandiose et une aventure qui fera date, de l’autre côté de l’Atlantique, la nuance est légèrement plus terne sans être sombre pour autant. Car, il faut le dire, Interstellar n’est pas forcément le chef d’œuvre dont beaucoup parle.
Au niveau de la réalisation, des effets spéciaux, de la musique d’Hans Zimmer, et de la photographie, si. Le long-métrage est d’une beauté renversante et filmé de manière très intelligente. Là où le bât blesse, c’est surtout au niveau de la trame scénaristique concoctée par Jonathan Nolan, frère du réalisateur. En effet, là où on pouvait espérer une prise de risque à la 2001, plus proche de l’intérêt philosophique et qui pose les bonnes questions, Interstellar se cantonne dans une relation père-fille, certes attendrissante, mais peut-être un peu facile et soporifique par moment. Le postulat pessimiste du destin d’une terre qui se rebelle contre ses habitants aurait mérité un traitement plus approfondi, sans tomber dans le pathos le plus complet pour autant.
On ne revient pas sur les très longs montages de scènes alternées qui n’en finissent pas et qui peuvent parfois perdre le spectateur le moins réveillé ou éveillé devant le spectacle proposé par Nolan. Ne parlons pas non plus des dialogues plus proches du galimatias sur-explicatif qui risquent à coup sûr de laisser le profane sur le carreau,
là où un Gravity ne nous prenait pas de haut intellectuellement parlant.
Interstellar est un très beau voyage dans l’espace et dans le temps. Mais comme tous les films du réalisateur, certains détails assombrissent le tableau pour une partie du public. Il ne fait aucun doute que le film cartonnera en salles tant l’attente est immense et le traitement marketing relève du génie, mais on ne peut s’empêcher d’être légèrement déçu, non pas de ce que l’on a vue ni ressenti, mais bien de ce qu’on a pu retenir du message qu’a voulu nous transmettre le long-métrage. Au final, quelle est la morale s’il y en avait une ? Quelles questions précises Interstellar a-t-il soulevé dans notre société qui, malgré tout, pourrait bien faire face à la situation ici présentée dans les années à venir. Honnêtement, la réponse n’était pas forcément évidente a apporter, nous l’accordons, mais il aurait peut-être fallu prendre un autre angle pour y répondre. Mais ne refaisons pas le film non plus.