Interstellar par Lucas Perrier
Après avoir conclu sa trilogie du Chevalier Noir et accompli son boulot de producteur au sein de Man Of Steel (dont il sera le producteur délégué du prochain très attendu), Christopher Nolan abandonne les super-héros DC Comics pour se consacrer à une œuvre plus personnelle. Le film se place donc dans un futur proche où notre Terre se meurt lentement et raconte l'odyssée d'un groupe d'explorateur qui utilisent une faille découverte dans l'espace-temps, un trou de ver, qui leur permettra de partir dans un voyage à travers les astres pour chercher une nouvelle planète habitable et ainsi sauver l'humanité. Christopher et son frère Jonathan signent là le sujet le plus complexe qu'ils aient jamais réalisé à ce jour mais aussi le plus humain contrairement aux précédentes réalisations de M. Nolan, et surtout le plus long. Oui car le film totalise une durée tout de même excessive par rapport à la moyenne, ce qui a de quoi en faire rebuter plus d'un, avec au compteur deux heures et quarante-neuf minutes de pur bonheur. On est d'emblée projeté dans le film et jamais on y décroche, même si certains moments se font sentir, on est éblouit par un sujet vraiment proche de la réalité, même s'il est qualifié de science-fiction, mais aussi par la justesse des acteurs et la qualité du scénario. En effet, l'effet post-Oscar porte ses fruits pour Matthew McConaughey où il y interprète un excellent père de famille et un pilote de vaisseau de la NASA, Anne Hathaway est aussi parfaitement convaincante tout comme Michael Caine qui ne change pas de registre mais on est surtout éblouit par la toujours magnifique et rayonnante Jessica Chastain, incroyable en scientifique en quête de réponses sur le départ de son père dans l'espace et on est aussi bluffé par la performance de la jeune Mackenzie Foy (si si la petite fille dans Twilight) dans le même personnage que Mrs. Chastain. À savoir que le casting réserve aussi quelques surprises. Le scénario, s'il ne manquera pas de vous affaiblir intellectuellement (ou pas), on y découvre une part d'humanité, pas forcément toujours maîtrisé (c'est un peu nouveau dans le cinéma de Nolan), mais on est surtout subjugué par le côté métaphysique du film, tout en finesse, sur la quête d'un nouveau monde et d'un nouveau genre humain et sur les questionnements d'une Terre qui agonise rejoignant ainsi le côté environnemental du film, affolant de vérité et de réalité sur une planète, ou plutôt sur une espèce humaine qui peut compter ses derniers jours sur ses doigts. Le côté physique développé comme les trous de ver, les trous noirs et autres failles du continuum espace-temps peuvent très certainement en dérouter plus d'un mais tout trouve sa réponse très vite au cours du film à moins d'avoir révisé un minimum pour profiter pleinement de l'expérience. Et comme le réalisateur est une personne d'influence à Hollywood, mettant les grands studios à ses pieds, Monsieur se permet toujours de tourner sur pellicule mais la grosse "nouveauté" du film reste indéniablement les effets spéciaux. En effet, avec une image déjà granuleuse rappelant ainsi le bon vieux temps pré-numérique, Nolan opte pour des effets spéciaux techniques puisque Monsieur n'aime pas ceux en numériques (rassurez vous il y en a quand même), rappelant ainsi les vieux films auquel il a été inspiré pour faire le sien à savoir 2001 : L'Odyssée De L'Espace ou le tout premier Star Wars, alors qu'on aurait pu penser à des effets spéciaux saisissants à la Gravity, ce qui renforce alors toute l'originalité du film. Le réalisateur fait de nouveau appel à Hans Zimmer qui livre une partition exceptionnelle, bien différente de ses derniers thèmes qui commençaient sérieusement à manquer d'inspiration, et s'accorde parfaitement avec les différentes scènes intenses du film. De plus, certains cinémas proposent la technologie 4D ou plus précisément D-BOX qui permet de bouger votre siège en fonction du film. Cela rajoute encore plus d'immersion à ce dernier lors des phases de décollages ou d'amarrages du vaisseau. Interstellar se pose donc comme étant l'un des meilleurs films de cette année car c'est tout simplement du pur cinéma avec une réalisation en béton armée, un scénario complexe mais touchant et intense, le tout gratifié par une immense photographie, des acteurs exceptionnels et une durée qui file à la vitesse de la lumière. Une expérience intense à ne vivre qu'au cinéma.