Certains considéreront que je suis un autre, parmi la multitude, à m'être laissé aveugler, voire arnaquer, par Christopher Nolan. Même si c'est le cas, je m'en moque. Car il m'a donné en échange des huit euros payés à la caisse une expérience. Car Interstellar, c'est d'abord quelque chose qui se vit, plus qu'un simple film qui se regarde et s'écoute.
Tour à tour film catastrophe, mélodrame, science fiction ou encore thriller, l'oeuvre questionne l'avenir de l'homme et les mobiles qu'il met en oeuvre pour se sauver. Mais surtout, sous ses oripeaux de science fiction intelligente basée sur les théories de gravité et de relativité du temps, Nolan ne nous parle finalement que d'un sentiment : l'amour, comme seul moteur de nos actes. Il nous parle du départ d'un père qui n'a pas su dire à sa fille la force et l'intensité de son amour pour elle. Un amour qui se montrera immortel malgré la distance et le temps qui passe. C'est ce sentiment qui guidera ce père tout au long de son odyssée, tel un Ulysse moderne.
Attention spoilers
Si le personnage principal reviendra de son expédition à l'issue d'une "boucle temporelle" poignante et fascinante, cela sera dans un monde qui n'est plus le sien et dans lequel il sera perçu comme le fantôme d'un lointain passé. Et c'est libéré de ses attaches qu'il repartira finalement, toujours avec le coeur comme boussole.