Interstellar par Isabelle Vendeur
Autant le dire, la tâche est ardue. Donner son avis sur un film de Nolan nécessite d'abord de digérer le film et le repenser. Soyons clairs, Interstellar possède une belle approche et l'épopée intergalactique rencontre du succès à notre époque. Les images sont propres et tirent vers le spectaculaire, bien accompagnées de la musique de Hans Zimmer. On passera sur la véracité des faits scientifiques, car l'on fait face ici à une épopée humaine et métaphysique, clins d'oeil à Kubrick et autres tarkovsky du genre. Le questionnement perpétuel de l'existence, l'amour (abordé un peu grossièrement ici et comparé à une donnée quantique), qu'il soit paternel, amoureux..., la survie, la solitude ne sont pas épargnés. Le vide de l'espace ne sait que mieux les exalter. Alors oui Nolan sait poser le cadre, on est emportés dans le voyage en même temps que les spationautes. On passe les longueurs (il faut avouer que le sujet est dense), les dialogues un peu poussifs et petite déception pour la fin, heureuse et attendue, dommage les meilleurs films n'ont pas forcément une happy end.
Rien ou presque à dire sur le casting, on s'habitue un peu trop à voir Matthew McConaughey dans les rôles de "durs" inébranlables mais cela lui va très bien ici. Chacun à sa place même si des personnages sont trop laissés au second plan.
En définitive, Interstellar remplit la plupart des attentes :
- côté questions ontologiques pour ceux qui aiment faire fonctionner la matière grise.
- côté aventure, la problématique psychodramatique reste une option pour le spectateur si il fait le choix de se borner à une fiction en toute simplicité.
Le divertissement n'est-il pas le but premier du 7ème art ?