La production hollywoodienne de films de science-fiction a connu un regain ces dernières années, du moins en termes quantitatifs. Avatar, Les fils de l’homme, Gravity, Total Recall, Robocop, Pacific Rim… (Liste très loin d’être exhaustive) et donc Interstellar.
Entre mauvais remakes de succès des années passées et volonté d’utiliser les possibilités nouvelles offertes par les technologies numériques, nous avons été quasiment inondés ces derniers temps. Malheureusement, pour des raisons variées, le résultat n’est pas souvent à la hauteur de nos justes attentes.
Les travers sont nombreux, mais peuvent se ranger dans 3 catégories principales :
1/ Les remakes : Le message initial, souvent assez réfractaire au pouvoir de nos amis financiers d’hollywood a totalement disparu, des œuvres au départ plutôt énervées et dissidentes se retrouvent diluées dans des scénarios stupides, même si la trame principale a vaguement été conservée (Total Recall, Robocop)
2/ Les grosses machines : Le but est que ça pète. Du coup le scénario est au mieux une excuse (Pacific Rim) au pire un abime de bêtise (Transformers). Donc ça pète. Parfois c’est même réjouissant (Pacific Rim encore) souvent c’est une bouillie de pixel infâme.
3/ Les réalisateurs s’attaquent à des sujets trop sérieux pour eux. Caricatures : Avatar ou Gravity. Sans être mauvais, les ambitions sont démesurées par rapport aux maigres capacités des scénaristes, on se retrouve alors avec du gloubi boulga écolo, mâtiné d’anthropologie colonialiste lamentable.
Pour Insterstellar, on sort un peu de ces cases là. L’histoire, sans être originale outre mesure est plutôt sympathique à suivre, le film, qui dure pourtant un bon moment n’ennuie finalement qu’assez peu et Christopher Nolan nous épargne des explications grotesques et embrouillées qui transforment certains films en catastrophes (Prometheus, Lucy…).
Tout les passages ou le héros triture la trame temporelle sont livrés tels quels, ce qui rappelle à quel point « X-Men : days of future past » était d’une nullité crasse car tentant de se justifier et mettant du coup en exergue ses faiblesses monumentales.
Du coup, même imparfait, le film tient son rang, grâce à quelques personnages bien foutus (le héros, sa fille, les robots) qui compensent quelques autres un peu plus faibles (Michael Caine et Matt Damon par exemple), et l’histoire donne suffisamment envie de s’y abandonner pour pardonner quelques incohérences grossières (mais pourquoi la NASA n’a pas pensé à lui avant ???).
Au final, si j’attends toujours le prochain Blade Runner, Interstellar m’a définitivement bien plu et confirme Nolan dans la catégorie des réalisateurs intéressants, même si tous ses films ne m’ont pas convaincu de la même façon.