Love in Salvation

Je ne pas sais à cause de quel maléfice j'ai donné un 5 à ce film la première fois, je devais être pris dans une faille spatio-temporelle ou piégé dans la dimension du mauvais goût. Ce qui vient automatiquement à me poser une question existentielle : et si tous les films étaient des chefs-d'oeuvre incompris ?

Apparemment l'un des seuls terriens à ne pas avoir apprécié le film au ciné, j'avais trouvé le tout très bavard et pompeux, ce qui m'avait un peu sorti de l'histoire et de ses enjeux. Lors de ce deuxième visionnage, je n'ai pas eu du tout le même ressenti, malgré quelques scènes un peu longuettes au début, plus le récit avançait, plus j'ai été emballé par le déroulement de l'histoire et par les briques empilées avec soin par ce fou dingue de Nolan. Son message qui paraissait compliqué et embrouillé la première fois, m'a paru limpide et évident la deuxième... Comme quoi !

Non seulement la richesse du scénario rend le tout très attractif, mais le casting vient également renforcer ce sentiment de perfection, notamment avec un Matthew McConaughey émouvant, sobre et investi comme jamais. Nolan nous place ici devant la grandeur de l'Univers, lieu d'espoir et de perdition, infiniment incompris et absolument fascinant. Ce ne serait rien sans cette relation bouleversante entre un père condamné à abandonner les siens pour sauver l'humanité et sa fille triste de colère, déterminée à tout faire pour apporter sa pierre à l'édifice en dépit de ses tourments.

Grâce notamment à des effets spéciaux d'une grande qualité, le spectateur se retrouve happé par cette épopée qui ressemble étrangement à un avenir proche...

Face à toutes ces qualités, un gros bémol technique : le changement régulier et inutile du format d'image qui passe du Imax au 2.39 pour rien, brisant la beauté et la composition des plans et qui nous ferait presque sortir du film. Une manie à la con chez le papa de Inception qu'il semble réitérer avec acharnement au fil de ses œuvres. On connait l'histoire, mais espérons qu'il n'aie pas eu la même idée pourrie pour le très attendu Dunkirk, ou du moins qu'il aie trouvé un compromis. Sinon c'est cool.