"Intervention divine", 16 années plus tard, mais alors que la tension israelo-palestinienne vient de déboucher sur une guerre sans merci, reste toujours un pamphlet politique cinglant autant qu'un OVNI cinématographique réjouissant. En s'attachant à décrire de manière aussi minutieuse que burlesque la dégradation de la psyché palestinienne sous la pression de l'isolement et de la répression, Suleiman fait œuvre de philosophe (il y a quelque chose de voltairien dans cette chronique acide des bizarreries d'une société frappée de folie) comme de vrai cinéaste : entre Tati et Keaton - superbes références -, Suleiman offre au spectateur enchanté la liberté de construire sa propre histoire à partir des images, toujours superbes, souvent déroutantes, qu'il lui offre, et le guide doucement, pas à pas, dans la compréhension des mécanismes qui mènent du désespoir à la révolte armée. [Critique écrite en 2009]