Le moment tant attendu, le film de clôture. Bon, je n’ai pas accès à la soirée de gala (je suis pas important), mais je peux le voir dans cette merveilleuse salle du Tramuntana. C’est le dernier film de Patricia Rozema, que l’on a pas vu sur un écran depuis 1999, qui a été choisi pour conclure cette édition de Sitges. Into the Forest, est un post-apo intimiste avec Ellen page et Evan Rachel Wood, qui joue deux sœurs bloqués dans leur maison perdu dans les montagnes, sans électricité ni essence pour rejoindre la ville (qui est à 3 jours de marche). Dans la première partie du film, Patricia Rozema développe une mise en scène discrète et posé, qui s’ennuie presque avec ces deux sœurs qui essayent de continuer leurs activités d’avant la coupure de courant. La réalisatrice profite de son lieu de tournage, et filme la forêt dans tous les sens. Elle arrive à instiller un sentiment de sérénité et de sécurité, que le spectateur partage avec les protagonistes. On se demande presque où elle veut en venir, mais c’est plutôt agréable. L’élément déclencheur, c’est le mâle en rut, celui qui n’a pas baisé depuis très longtemps et qui prend sans demander l’accord. La mise en scène change radicalement après cette agression. la caméra cadre plus serré, et ne sort presque plus de la maison qui tombe en ruines. La forêt apparaît alors comme un lieu de danger. Tout à l’air de s’effondrer autour d’elles, tout est également plus sombre. Pas forcément très original comme dispositif, mais efficace. Vient alors la résolution, qui malheureusement sonne faux. Je ne peux en dire plus sans en dévoiler trop, mais la question qui devient centrale est résolu en deux lignes de dialogues, comme si c’était la chose le plus banale. Alors que dans une société d’abondance, on se pose encore la question, dans un monde où il n’y a plus rien, comment y répondre. Les deux sœurs ont l’air d’y arriver très bien, et Elle Page se transforme en une espèce de nouvelle super héroïne qui sait et fait tout, en plus d’asséner des idées un peu débiles dans la tête des spectateurs (je pense à cette malheureuse B12 qui est souvent incomprise). Bref, le film commence bien, se poursuit bien, mais finit très mal, malgré le ton optimiste de la conclusion du long-métrage, fait trop rare dans ce sous-genre pour ne pas le noter.
Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...