Il est de ces films dont l'on ne peut pas ne peut pas parler. "Intouchables" en fait parti. Précédé d'un véritable buzz (la très grande majorité de la presse et des spectateurs le considère déjà comme le coup de coeur du mois, voire de l'année), il fallait que je me fasse ma propre opinion sur le sujet. Et bien, autant vous le dire tout de suite, vous avez là ni plus ni moins que le meilleur antidépresseur de cette année. Partant d'une histoire vraie (la grande amitié qui unie Philippe Pozzo di Borgo, tétraplégique depuis 1993, et Abdel Yasmin Sellou, jeune de banlieue embauché pour s'occuper de lui), le duo Toledano-Nakache (nous ayant déjà offert les réussis "Nos Jours Heureux" et "Tellement Proches") nous raconte, avec efficacité et sans jamais tomber dans le piège du pathos facile, la rencontre de deux êtres que tout sépare et que finalement tout unit. Cette complémentarité inouïe à l'écran (et c'est là LE point fort du film), est interprétée avec une justesse et un plaisir sans faille par le duo Omar Sy-François Cluzet : Omar (acteur fétiche des réalisateurs depuis "Nos Jours Heureux") n'a jamais été aussi drôle dans un film, alignant les blagues (parmi lesquelles de petite pépites d'humour) avec une telle aisance que cela en devient un travail d'orfèvre. Cluzet, quant à lui, prouve définitivement qu'il est l'un des meilleurs acteurs de sa génération (et tout cela en ne jouant qu'avec les expressions de son visage) en campant un personnage blessé, refusant que l'on porte sur lui un regard plein de pitié et de compassion en rapport avec son handicap, et qui trouve, en la personne de Driss (Omar Sy), le double qu'il a toujours cherché, celui-ci le considérant comme la personne qu'il est réellement au fond de lui. Une telle complicité au cinéma entre deux acteurs est rare et donc précieuse, et c'est bien ce qui fait le coeur de ce film, plein d'espoir et d'humour. Un humour ne se contentant pas simplement de faire dans le politiquement correct, Omar charriant sans cesse Cluzet sur son handicap. Et franchement, on en rit de bout en bout. Une véritable ode à l'amitié donc, qui nous affirme que l'on est plus fort à deux que seul. Ajoutez à cela des seconds rôles qui assurent (Anne Le Ny ou encore Audrey Fleurot) et une BO qui dépote (des classiques de Earth, Wind & Fire aux compositions de Ludovico Einaudi, en passant par Terry Callier, Nina Simone ou encore Vib Gyor) et vous obtenez LE "feel good movie" de cette fin d'année. Autant en profiter.

Raphoucinevore
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le 25 juil. 2015

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