Nous sommes rarement d'accord lorsqu'il s'agit de parler de cinéma, et tous les amoureux des films le savent, Sens Critique le prouve à chaque nouvelle fiche : impossible de fédérer, de réunir tout le monde autour d'un seul avis universel, qui ferait l'unanimité. Il y autant d'appréciations divergentes d'un film qu'il y a de spectateurs.

Cette histoire personnelle avec une oeuvre, avec un film, nous aimons la partager. Nous aimons dire aux gens "j'ai adoré, j'espère que vous irez le voir et que vous éprouverez le même plaisir que moi", mais au fond nous savons bien que c'est un pari risqué.

Mon rapport aux films est indescriptible, je suis incapable d'en faire une fiche évaluative détaillée que je pourrais appliquer mathématiquement à chaque visionnage.

Sur Intouchables j'ai régulièrement entendu deux choses : d'un côté les partisans d'un film joyeux et hilarant, de l'autre ceux qui regrettent l'édulcoration toute cinématographique d'une histoire en réalité beaucoup moins gaie.

Alors doit-on se borner à filmer la réaliter, à faire des films documentaires ? Ne peut-on pas, après tout, rendre les choses plus belles ? Je prends un plaisir fou à voir des films parce qu'ils m'offrent la vie sous un autre angle. Les émotions sont plus fortes, les émotions sont plus belles. Un film, c'est puissant : c'est dramatique, c'est violent dans ses émotions, c'est hilarant. Mais ça ne doit pas être aussi gris et banal que la réalité, sinon à quoi bon appeler ça la fiction ?

J'ai ri à gorge déployée devant Intouchables. Evidemment on pourrait s'attacher à beaucoup de détails, dire "ça c'est pas possible", "ça c'est trop facile", "c'est cliché, cette opposition totale des deux personnages", "ah oui mais aussi, pensez aux handicapés qui ne survivent que grâce à l'allocation d'adulte handicapée". On pourrait vouloir étouffer le cinéma sous la réalité, et l'empêcher de nous faire rêver. Mais à quoi bon ?

Intouchables est une réussite à mon sens : c'est une histoire simple et ordinaire, filmée par le spectre de la comédie, destinée à faire rire sans trop s'apitoyer. Ce n'est pas un documentaire sur la condition humaine dans le handicap ou la misère de l'immigration dans les banlieues. C'est une comédie hilarante sur deux amis qui se sont bien trouvés, et je n'aurai qu'une chose à vous dire : j'espère que vous irez le voir et que vous éprouverez le même plaisir que moi.
Lubrice
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Inspiré de faits réels... et Top 50

Créée

le 7 nov. 2011

Critique lue 741 fois

4 j'aime

3 commentaires

Brice B

Écrit par

Critique lue 741 fois

4
3

D'autres avis sur Intouchables

Intouchables
Aurea
6

Amis pour la vie

Le ton est définitivement celui de la comédie mais une comédie teintée de l'émotion d'une rencontre pas comme les autres, où deux êtres que tout semblait opposer se trouvent, se découvrent et se...

le 8 janv. 2012

84 j'aime

42

Intouchables
takeshi29
5

7.0 ? Ah ouais quand même...

Voilà donc le film qui aura tant agité les foules durant de longs mois. Box-office en feu, phénomène sociologique et donc médias en boucle, forums de discussion agités par d'interminables discussions...

le 20 sept. 2014

61 j'aime

10

Intouchables
Gand-Alf
8

I'm feel good.

Le problème quand un film cartonne, c'est que sa véritable valeur est rapidement eclipsée par le phénomène qu'il suscite. On ne sait plus trop où donner de la tête entre les critiques élogieuses, les...

le 30 janv. 2013

56 j'aime

Du même critique

Le Secret de Brokeback Mountain
Lubrice
9

Critique de Le Secret de Brokeback Mountain par Brice B

Ah, qu'il m'en aura fait verser des larmes, ce film. Il en a fait également couler, de l'encre, lors de sa sortie. Film gay ? Pas vraiment. Le secret de Brokeback Mountain fait parti de ces films qui...

le 7 janv. 2011

47 j'aime

3

Le Livre des Baltimore
Lubrice
10

Critique de Le Livre des Baltimore par Brice B

Publié sur L'homme qui lit : L’ébulition de la rentrée littéraire retombe à peine sur les très ennuyeux prix littéraires, que la sphère culturelle s’agite de nouveau, et qu’un seul nom revient sur...

le 3 oct. 2015

30 j'aime

1

Le vent se lève
Lubrice
8

Critique de Le vent se lève par Brice B

Le film commence par une séquence forte. On assiste, impassibles, à la mort d'un jeune homme de 17 ans, mort sous coups des soldats de la couronne pour avoir refusé de décliner son identité en...

le 7 janv. 2011

25 j'aime