Alors que le monde est au coeur de la Seconde Guerre mondiale, d'importants enjeux géopoliques se jouent, notamment autour de la Turquie qui est neutre et que les nazis espèrent rallier à leur cause.
Nous sommes en 1943, Raoul Walsh continue de tourner à un rythme effréné (allant jusqu'à 3 films par an) et, peu de temps après le remarquable Gentleman Jim, il se lance dans ce film de propagande où il nous emmène en Turquie pour y suivre une coalition entre un agent américain et deux soviétiques pour empêcher que les allemands ne manipulent les turcs. Avec un scénario adapté par William Faulkner, il évite de tomber dans un aspect lourd via la propagande mais se concentre surtout sur l'espionnage.
Et c'est là que le film pêche un peu, Walsh ayant du mal a vraiment bien retranscrire tous les enjeux majeurs et à y faire ressortir une force ou dimension particulière. Le film est assez court (un peu moins de 80 minutes) et si on n'a pas le temps de s'ennuyer (grâce notamment au sens du rythme de Walsh), ce n'est jamais réellement transcendant tandis que le metteur en scène de The Roaring Twenties peine a vraiment nous faire la sentir toute la tension qu'il devrait y avoir.
Là où le film est réussi, c'est dans la mise en place des personnages et de l'intrigue, ainsi que la construction du récit. Walsh prend le parti pris de moins miser sur la profondeur pour mieux nous faire ressentir le sentiment d'urgence et de directement nous inclure au cœur du récit, où se succèdent plusieurs scènes d'action, poursuites et autres bagarres, toujours bien menées. Devant la caméra, on retrouve plusieurs "gueules" typiques de ce genre de production, à commencer par George Raft, Sydney Greenstreet et Peter Lorre, tous trois excellents.
Si Background to Danger ne possède pas un scénario d'une grande envergure et profondeur, Walsh s'en sert pour nous servir un divertissement plutôt bien ficelé, bien interprété et sans temps morts.