Invincible
Invincible

Film de Blacky Ko (1992)

12 travaux Bis, épisode 13 :


12 films pour 12 travaux Bis, ça semblait bien mais les années passent et je ne peux délaisser le reste de la sélection faite avec amour de cette maudite / merveilleuse liste des profondeurs insoupçonnées hongkongaises, là où la nullité et la surprise y sont toujours gagnantes.


Nous voici donc face à la quatrième réalisation de Blacky Ko, cascadeur / acteur / réalisateur / producteur / chanteur taïwanais dans une trouzaine de films HK de début 70 à 2003, année de sa mort d’une crise d’asthme à seulement 50 ans, réalisateur de cascades à moto réputées impossibles, entre autres pour la série des Mad Mission, et aussi surnommé cascadeur N°1 de Chine (pour un saut de 40m au dessus de la grande muraille qui lui vaudra un Guyness (le record pas le sudiste)).


On y suit le parcours chaotique d’un frêle jeune homme loser (Dave Wong Kit) et d’une soeur de boss harcelée (Sharla Cheung), embarqués malgré eux dans une fuite qui les mènera des triades hongkongaises aux faubourgs parisiens jusqu'à la Légion étrangère. Aaah, un film HK avec la France en toile de fond, c'est souvent gage d'étonnement supplémentaire.
Le début du film est un bordel de montage entre images du final (!), images de défilé du 14 juillet et de la Légion prises à Paris, règlement de compte à HK entre Danny Lee (frère de Sharla dans le film) et Leung Kar Yan en méchants triadeux, et images de Dave Wong en mode touriste auprès de vrais légionnaires. Wow, mollo Blacky.


Retour à HK sur l'embrouille initiale qui incriminera bientôt le pauvre sous-fifre Wong. Son seul moyen de survie sera d’intégrer la Légion afin d’obtenir le visa français qui les mettrait, lui et Sharla, à l’abri de l’illégalité. À partir de là, on change d'ambiance avec une présentation de la Légion Étrangère parfaitement impitoyable. Les nouvelles recrues, bande de boeufs qui persécutent déjà le bleu japonais dans le camion qui les amène au camp en plein désert, sont testées de suite à la dure et qui ne fait pas le poids se fait tout simplement abattre au M16 ou au AK47 (?! mais où sont les FAMAS ??). Du bon gros gweilo complète la troupe avec un Billy Blanks allumé en gay violeur fou, Jerry Trimble, Michael Miller, Jonathan Isgar, et le monstrueux Stefanos Miltsakakis en chef de troupe, Sergent intraitable et bodybuildé.


Le tout tient debout on ne sait trop comment, est mis en scène de façon assez réaliste avec une caméra à l'épaule plutôt bien gérée et affiche un rythme convenable, sautant d’une galère à l’autre sans détour. La présentation de la vie à la Légion Étrangère y serait presque crédible, notamment par le cadre désertique, sans toutes ces habituelles mais néanmoins rigolotes exagérations hongkongaises.
On pourra par exemple se demander où se trouve le bistrot avec billards et pépettes frenchie dans lequel les légionnaires passent leur Perm’ vu qu’ils étaient il n’y a pas 2 secondes en plein désert tunisien (ou marocain), mais bon...
La tension entre asiatiques et occidentaux monte au sein de la troupe avant que le devoir du soldat ne vienne faire le tri des plus méritants lors d'une mission d'extermination de terroristes musulmans qui resserre les liens de la troupe...


Arrive enfin un bon gros final bien wtf et long comme il faut, où notre duo de chinois (un Wong endurci et un Blacky détendu en vieux briscard rebelle) veulent se farcir Leung Kar Yan le triadeux alors que ce dernier a comme par hasard engagé les gweilos de la Légion pour le défendre.
Explosions bien balèzes, infiltration Splinter Cell, gunfight hécatombesque entre légionnaires, on pourrait aussi surnommer ce final le « je pète des vitres ». J’ai rarement vu autant de vitres pétées. Blacky se fait méchamment éclater la tête contre une fenêtre qui ne semble même pas être en faux verre… Wong, après s’être d'entrée pris la face dans une chaise, traverse lui aussi un nombre conséquent de vitres de toute origine (table basse, fenêtres, baie, etc), Sharla et Stefanos suivent le mouvement et se mangent à leur tour des baies vitrées et des tables en verre de tout leur poids. Bref, ça pète des vitres.


Je ne saurais pas vraiment dire si c'est bon ou pas au final, mais le fait est qu'Invincible est entraînant une bonne partie du temps, possède une ambiance singulière, avec sa poursuite dans le 13ème par exemple, et un final assez viscéral ce qui est déjà pas mal.


ps : petite mention pour l’exhibitionniste franchouillard et poilu en peignoir qui se frotte à Sharla quelques secondes en pleine rue, antithèse du regard romantique hongkongais porté sur la France. Notez que les forces de l'ordre et les nonnes parlent elles parfaitement cantonais de base.

drélium
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le 10 juin 2020

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