Un biopic qui rend hommage au non-renoncement dans l'adversité
Angelina Jolie, bien entourée par les frères Coen au scénario et Alexandre Desplat pour la bande originale, a fait un très beau film à l'ancienne. Dans Invincible, on retrouve la patine de films de guerre comme il faut solder le soldat Ryan ou Mémoires d'Iwo Jima ou plus récemment Monuments men. Etant accessoirement une fresque sur la seconde guerre mondiale, le film d'Angelina Jolie est surtout l'histoire de Louie Zamperini, dont la vie s'est emballée pendant ce conflit planétaire . A vrai dire,trois années où cet homme d'origine italienne a survécu. C'est ce qui a du emballer Angelina Jolie,trés militante et cliente de personnalités fortes, courageuses (comme dans le film traitant du combat de la future veuve de Daniel Pearl pour son mari).
Le petit bémol est cependant celui-ci: est ce que si cet homme n'avait pas participé aux Jeux Olympiques de 1936, son histoire aurait été sous les projecteurs de la même façon? Ce constat ne gâche pas la qualité certaine du film où le destin personnel de Zamperini embrasse la grande histoire et insiste sur le destin collectif des prisonniers de guerre américains au Japon. Il y a également de grandes scènes de batailles aériennes bien rendues ainsi que d'autres qui vous font serrer le poing même si Louie Zamperini eût le panache nécessaire de ne jamais lâcher devant l'adversité humaine ou contextuelle.
Le film dure près de deux heures vingt et je ne conseillerai honnêtement pas ce film aux amateurs de films rythmés. Angelina Jolie a décidé de prendre son temps pour raconter une histoire qui prend sa dimension dans un immobilisme pesant et parfois pénible.L'essentiel reste dans la victoire d'un homme sur son sort et sa façon de le refuser pour retrouver sa vie d'avant.Dans le contexte actuel, Invincible véhicule donc des valeurs positives, des positions qui grandissent et c'est déjà un très bon apport pour une humanité contemporaine face à la débâcle, l'obscurantisme et l'arbitraire au quotidien.