The Untold Story
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le 31 janv. 2022
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Les films de science-fiction chinois sont plutôt rares et les quelques-uns qui s’aventurent dans le genre sont noyés dans les nombreux wu xia pian fantasy qui inondent les plateformes de SVOD de type iQiyi chaque mois. Alors parfois on tombe dessus complètement au hasard et on se laisse attirer par une affiche aguicheuse sans même savoir de quoi le film parle, c’est la curiosité qui l’emporte. Me voilà donc lancé dans cet Invisible Alien dont je ne connaissais même pas l’existence dix minutes avant le visionnage. Alors je me méfie toujours un peu de ces productions chinoises, souvent interchangeables, faites pour le streaming tant il semble y avoir à boire et à manger. Mais bon, du haut de ses 1h03, 0h58 si on enlève le générique de fin, la souffrance n’allait pas être longue. La souffrance n’aura pas lieu car, étonnement, Invisible Alien est un petit film de SF qui se tient, qui se tient plutôt bien même.
En 2040, la base spatiale de la Terre a capté un ensemble mystérieux de signaux qui, selon les scientifiques, provenaient d’une autre civilisation de l’univers, appelée Messenger. Afin d’explorer cette civilisation étrangère, ils ont envoyé un vaisseau spatial d’exploration appelé « Deep Space ». 150 ans plus tard, le vaisseau, qui avait mystérieusement disparu, est soudainement réapparu en orbite terrestre basse. L’Agence Spatiale Humaine a mis en place une équipe temporaire pour enquêter et interroger le seul survivant : Yin. Invisible Alien se présente comme un huis clos dans un vaisseau spatial dans lequel une force au départ invisible est en train de, semble-t-il, changer des choses dans le continuum espace / temps. Il se passe des choses étranges dans le vaisseau et cette force semble aussi bien agir sur le vaisseau en lui-même (les communications sont soudainement perdues) que sur son équipage (la paraplégique qui se remet soudain à marcher). Quelque chose est arrivé lors de l’exploration de la planète Messenger, une seule personne en est revenue, et le film va petit à petit nous raconter ce qu’il s’est passé. Vu que les productions chinoises actuelles ont parfois tendance à s’inspirer de films étrangers (Crawl pour Crazy Tsunami, Bait 3D pour Escape From the Shark’s Mouth, Dernier Train pour Busan pour Rat Disaster, …), on est en droit de se demander si cet Invisible Target ne va pas aller lorgner du côté de la saga Alien, de Event Horizon ou encore de la série The Expanse. L’inquiétude arrive vite, avec son membre de l’équipage androïde qui pourrait renvoyer au Bishop de Aliens ou la scénette avec le bras robotique qui fait penser à celle de Terminator 2. Mais très vite Invisible Alien va développer son propre univers et s’avérer plutôt prenant.
Le film est découpé en chapitres et les réalisateurs vont faire monter la pression en ne dévoilant que peu de choses. Ils vont nous montrer l’évolution au fur et à mesure que les chapitres avancent, faisant des sauts dans le temps sous forme de flashbacks pour apporter des précisions ou des explications. A mi-film, la menace nous est dévoilée, ou du moins ce qu’elle engendre sur le vaisseau et son équipage. L’ambiance y est inquiétante, grâce à des décors de vaisseaux crédibles générant un côté claustrophobique. L’entité extra-terrestre, sorte de parasite visqueux et gluant, se développant à la façon de racines d’arbres, ne nous est d’abord pas montrée de manière frontale, mais plus à travers les corps dont il prend possession et le rendu est des plus inquiétants grâce à des CGIs qui tiennent bien la route. De manière générale, c’est la mise en scène de Lu Jin-Tao et Zhang Da-Wei qui est vraiment soignée. La photographie est recherchée, accentuant le côté sombre de l’Espace afin d’ajouter un côté mystérieux à la menace qui plane dans le vaisseau. La musique est également travaillée afin de coller à l’ambiance mais les réalisateurs ne tentent jamais d’en faire trop, sans doute conscients d’être dans une petite production calibrée pour l’exploitation en SVOD. Cela ne veut pas dire qu’Invisible Alien n’est pas intéressant, bien au contraire, et son approche à la fois poétique dans certains plans ou philosophique dans certaines thématiques qu’il aborde (le bateau de Thésée, l’utilité de l’homme à l’échelle de l’univers) en font un divertissement plus intelligent qu’il n’y parait. Comme quoi, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise lors d’un choix à la jaquette !
Avec l’avènement de leurs grosses plateformes de streaming telles que iQiYi, les Chinois s’essaient à un peu tous les styles, parfois avec une étonnante réussite, comme c’est le cas avec cette petite bobine de SF qui mérite le coup d’œil. Pas indispensable mais très agréable.
Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com
Créée
le 4 oct. 2021
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