--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au vingt-quatrième épisode de la sixième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :

https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163

Et si tu préfère juste le sommaire de la saison en cours, il est là :

https://www.senscritique.com/liste/The_Invisibles/2413896

Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---


J'étais débordante d'enthousiasme ce soir, car le film que j'avais prévu, Invisible Invaders, avait de ces titres et de ces synopsis qui promettent du médiocre attendrissant, du dément débridé, du kitch dégoulinant. Nec plus ultra, on m’annonçait (enfin!) John Carradine au casting. Je n'ai pas vérifié, mais il me semble que mon moustachu préféré de l'histoire du cinéma n'ai pas manqué un seul cycle-monstre depuis que j'ai commencé cette démarche, et il me tardait de le retrouver, enfin. Et me voilà servi : en à peine deux minutes de film, John est à l'écran, deux plans plus tard, il est mort. Et tandis que je pleurais la disparition plus que précoce de mon chouchou parmi les ringards, je ne savais pas encore que c'était en fait sur l'entièreté du film que je pouvais pleurer. Car en fait, John Carradine agit comme une synecdoque du film : très présent au début, puis disparaissant brutalement, pour ne faire qu'un retour un peu ridicule, inattendu et malgré tout adorable. Comme si en perdant sa tête d'affiche, le film perdait toute ambition. On enferme donc illico les personnages restant dans un bunker, et on en fait un film -puisqu'il n'a plus de charisme- terriblement bavard. Ça commence à bien faire toute cette vague de film qui, sans reprendre pourtant le roman d'H. G. Wells, essayent lamentablement de marcher dans ses pas en essayant d'inventer une explication scientifique crédible à l'invisibilité. Car à force d'essayer, vous en oubliez deux choses :

1) H. G. Wells était un génie. De toute évidence, pardon messieurs les scénaristes, mais pas vous.

2) H. G. Wells, bien que très intéressé par l'idée d'apporter une explication scientifique, n'en faisait malgré tout pas le cœur de son propos. Il a su développer autour du phénomène une intrigue, du drame, du suspens, et toutes ces choses qui font que votre spectateur passe un bon moment.

Bon, bref, c'est raté quoi, encore une fois. Car tartiné par-dessus ces explications fumeuses, le film se couvre en plus de tout un tas d'incohérences agaçantes. L'air est terriblement radioactif donc on ne peut sortir qu'avec une combinaison isolante. Soit. Il n'y en a qu'une seule dans le bunker anti-nucléaire... Bon mettons, j'ai déjà du mal à avaler ça mais soit, ça apporte un levier dramatique. Mais si le personnage reste dans la cabine du camion c'est ok, il est protégé. Hm. Et une fois que le spectateur aura oublié toute ce drama sur la combinaison, on pourra bien faire ouvrir la portière dudit camion sans que notre personnage non-équipé ne semble en souffrir d'une quelconque manière. Ben voyons, prendre son spectateur pour un con, l'Histoire a prouvé que c'était une brillante idée. Et bien sûr, ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. J'aime beaucoup aussi, dans tout le seau de bêtises que j'ai ramassées pendant l'heure que dure le film, celle qui consiste à dire que les méchants aliens invisibles préfèrent quand même aller habiter des corps morts, ce qui les rends visibles, vulnérables, et terriblement lents. Logique.

Par là-dessus, le département image fait de son mieux, mais avec des décors aussi pauvres, n'arrive pas à produire quoi que ce soit de renversant. La musique se concentre pour produire des petits pouet-pouet censés être futuristes et effrayants. Peut-être que le film a mal vieilli. Peut-être aussi qu'il est juste mauvais.


En tout cas ce n'est pas ça qui fait avancer mon enquête. De méchants aliens zombies invisibles, je crois qu'on est loin de celui que je recherche. Mais, à défaut de trouver de l'inspiration dans ce film-ci, j'ai rassemblé ce que j'ai appris des films précédents, et pris une décision : se fondre dans la masse est une technique d'invisibilisation plus efficace même que la potion d'invisibilité elle-même. Et quel meilleur moment pour se fondre dans la masse pour un monstre comme moi que le soir d'Halloween ? Je patienterai donc, avec encore quelques films pour consolider mes acquis, jusqu'au soir d'Halloween, pour aller rendre visite à l'homme invisible, sans me faire repérer par des hordes de sorcières me souhaitant morte.

Zalya
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le 31 oct. 2022

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