Blind fate
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Je ne me suis jamais véritablement intéressé à ce porte-étendard des monstres classiques d'Universal qu'est l'homme invisible, n'ayant ni lu l'oeuvre originale d'H.G. Wells ni vu aucun film. Et pourtant, cette réimagination a très tôt capté mon attention, pour une raison assez simple : faire de l'homme invisible un antagoniste plutôt qu'un héros me semble beaucoup plus naturel. The Boys l'avait d'ailleurs parfaitement compris avec le très très creepy Transluscent.
Sauf que dans Invisible Man (2020) qu'Adrian n'est pas juste creepy. Il est riche, intelligent, beau, manipulateur, sadique, obsédé par Cecilia... en un mot : terrifiant. Dans le genre super-héroïque, on pourrait plutôt le comparer à un Tony Stark psychopathe (sa villa californienne archi-luxueuse surplombant la mer abritant un poste de travail hi-tech sur une combinaison futuriste est une référence évidente à Iron Man, 2008).
Et face à Adrian, Cecilia est une fille tout ce qu'il y a de plus banale, pas spécialement jolie ou intelligente. Elle avait juste la malédiction de ne pas avoir fondamentalement besoin d'Adrian, ce qui a justement poussé ce dernier à la rendre la plus dépendante possible de lui. Invisible Man est un film résolument moderne de l'ère post #MeToo.
On remarque d'ailleurs qu'en plus de survivre à Adrian, Cecilia s'approprie ses moyens de persécution, tant physiques (la combinaison), que psychologiques (la manipulation).
Cette modernité se retrouve aussi dans la multiplicité des genres dans lesquels le film pioche : le film de super-héros comme mentionné plus haut, le slasher de manière évidente, le film de fantômes (le scénariste et réalisateur Leigh Whannell est un habitué de la franchise Insidious) et le thriller psychologique à la Fincher. Les parallèles avec Gone Girl (2014) sont nombreux, tant dans son histoire (inversée) que dans la réalisation posée et maîtrisée. Sans compter quelques clins d'oeil aux classiques d'Universal que j'ai pu repérer même sans les avoir vus.
Alors certes, certains éléments de scénario laissent quelque peu perplexe, mais l'intrigue, la réalisation et la performance d'Elisabeth Moss m'auront parfaitement convaincus.
Bref, Invisible Man est un film d'horreur moderne et efficace, qui m'aura donné envie de regarder le film précédent de Whannell dont j'ai entendu beaucoup de bien : Upgrade (2018).
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2020
Créée
le 4 juin 2020
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