Blind fate
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Voir ce film, c'est comme se faire trancher la gorge par le rasoir d'Occam.
Ce fameux "rasoir" (qui est tout sauf, rasoir) est un principe qui veut que quand on cherche à expliquer une situation, ça ne sert à rien de multiplier les hypothèses, c'est souvent l'explication la plus simple qui est la bonne. Dans notre cas donc, qu'est-ce qui est le plus probable : qu'un ex abusif ait simulé sa mort et utilisé son génie d'ingénieur en optique pour tourmenter la pauvre Elisabeth Moss ou que la victime d'une relation abusive ait développé des symptômes traumatiques ?
C'est sur ce questionnement simple (et efficace) que commence le film. Et si le titre vend la mèche, le film n'en reste pas moins bougrement bien fait : c'est un traité de manipulation que n'aurait pas renié M. Machiavel. Ou Jean-Baptise Emmanuel Zorg. C'est une variation sur le slasher qui redonne toutes ses lettres de noblesse au genre, au même titre qu'Halloween (1978 hein...). La tension réside dans le fait qu'on sait pertinemment que le danger est présent, mais on est incapable de le discerner clairement.
Si c'est assez littéralement le cas ici, le film va plus loin, en proposant une plongée dans la paranoïa d'une personne ayant survécu à une relative abusive tout en jouant avec les codes du film de super(anti)héros. On suit donc Elisabeth Moss se démener face à une force supérieure, et pourtant humaine. Surnaturelle, mais vicieuse. Omnipotente, mais mesquine. C'est en jouant sur ces oppositions que le film construit une spirale infernale dans laquelle on se jette sans un seul regard en arrière, oubliant les règles de la logique.
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Créée
le 3 juin 2020
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