En apparence, on reprend les bases de La créature du marais : Appât du gain des nouvelles technologies opposé à une représentation passionnée de la créativité. Dans l’un c’était l’invention d’une cellule végétale qui permet d’éradiquer la famine dans le monde, dans l’autre la mise au point d’une combinaison spatiale permettant de fouler Vénus. Tout l’enjeu de sa création repose outre sa protection contre des températures extrêmes, sur un casque capable de détecter les formes hostiles, humaines et non humaines. En guise de prologue, une femme se faisait écraser par un chauffard, se relevait et d’un simple regard le réduisait en cendres. Oui, on sent absolument tout venir : La future scène du casque, l’utilisation providentielle de la combi. C’est la méthode Craven aux débuts des années 80 : tout donner d’emblée et nous tenir continuellement la main pendant le film. Heureusement qu’il s’est un peu réveillé.
Finalement, le déroulement se rapproche davantage de son autre téléfilm, L’été de la peur, où une famille était aussi aux prises avec une influence extraterrestre, sous les traits humains. Là, c’est une histoire de club privé dans une grande boite où l’on distribue un peu vite les promotions. Une sorte de resucée des Profanateurs de sépultures couplé au Village des damnés. A la différence qu’ici, dormir ne suffit pas, il faut accepter d’entrer dans la secte, se laisser happer par les avantages luxueux proposés par l’entreprise. On y voit une Californie étrange. On y voit aussi Bastien de L’histoire sans fin, qui campe ici le prototype du fiston geek 80′s. Le film ne suit pas. La mise en place est archi laborieuse, la construction convenue et la mise en scène impersonnelle et kitch quand les effets spéciaux sont de la partie. C’est un énième produit alimentaire en vue de donner vie à Freddy Krueger (La même année) donc on lui pardonne, d’autant que certaines séquences dégagent un petit charme, mais bon, ça fait vraiment mal de voir Craven si bas.