Pour ceux qui ne le saurait pas, Ip Man est un personnage qui a existé, puisque ce n'est autre que le maître de Bruce Lee. Comme à son habitude, quand le cinéma HK tient une icône, il ne la lâche pas et rentabilise le filon au maximum. Plusieurs films et une série sont déjà sortis, et quelques films sont déjà en cours de tournage.
Sorti après les Ip Man 1 et 2 joués par Donnie Yen, cet opus n'est pourtant pas un Ip Man 3 mais bien une préquelle, puisque qu'elle nous narre les aventures du jeune Ip Man et son apprentissage du Wing Chun auprès de plusieurs maitres incarné ici par des pointures du ciné HK : Sammo Hung et Yuen Biao, ainsi que par Ip Chun, le véritable fils de Ip Man. Si l'histoire implique des événements s'étant réellement déroulés, elle est très trés largement romancée. Comme pour tous les films de la série, il faut passer outre le côté ouvertement nationaliste de l'histoire pour l'apprécier, les japonais et les européens sont des méchants infâme et seul le peuple chinois est le seul digne de vertu. Ce patriotisme outrancier est tellement caricatural qu'il ferait rire, si il n'était pas aussi premier degré.
Dennis To succède à Donnie Yen dans le rôle titre, mais parvient rapidement à le faire oublier tant il est impressionnant dans les scènes d'action. Au niveau comédie, c'est déjà moins ça, mais il n'est pas aidé par un rôle monolithique. Ip Man est présenté au public comme l'être parfait, pur et sans défaut. Pas facile d'avoir un jeu flamboyant avec ça (Donnie Yen avait le même problème, d'ailleurs). Heureusement, les autres acteurs rattrapent bien le coup, à commencer par Fan Siu Wong, dans le rôle de Ip Tin Chi, frère adoptif d'Ip Man. J'ai eu beaucoup de plaisirs à retrouver Yuen Biao et de constater qu'il n'avait rien perdu de sa superbe tant dans les combats que dans les scènes de comédie.
Le scénario, s'il est sans surprises et suit un schéma convenu, se révèle agréable à suivre et sans temps morts. L'image est belle et c'est bien filmé, aussi bien lors des scènes de comédie que lors des combats. Ces derniers forme l'épine dorsale du film tant ils sont nombreux, techniquement réussis et variés. Ils sont très lisibles, avec des plans qui nous permettent d'apprécier de plus longs enchainements de coups qu'à l'ordinaire. Le film s'ouvre sur un duel les yeux bandés entre Sammo Hung et Yuen Biao qui donne tout de suite le ton, et les duels entre Dennis To et Fan Siu Wong sont parmi les plus réussis du film. On aura également le droit à des combats à l'arme blanche, des combats de groupe... Seul le combat final est décevant, presque anecdotique, et c'est d'autant plus dommage qu'il suit un avant dernier duel magnifique. Hormis ce dernier combat, je regrette également l'usage de câble qui rend certains mouvements irréalistes, mais heureusement le procédé est assez peu utilisé.
Pour résumer, j'ai beaucoup aimé cet opus de la série Ip Man.