Après avoir co-produit avec Albert R. Broccoli les premiers James Bond, Harry Saltzman a du se dire que ce ne serait financièrement pas plus mal s'il pouvait remporter le même succès avec une seconde franchise d'espionnage, qu'il produirait en solo à côté. D'où le personnage d'Harry Palmer, dont Ipcress est le premier film...
A l'arrivée, c'est clairement un sous-James Bond, où la musique est confiée - comme il se doit - à John Barry. Mais l'idée ici, c'est d'avoir un "vrai" agent et de décrire le "vrai" monde de l'espionnage. Manque de bol, c'est autant risible que 007, mais sans le côté marrant volontaire. Dans Ipcress, on déclenche des opérations TX-82, avec l'habilitation CC1, en remplissant le formulaire F-101, et ainsi de suite... Ça sent bon la guerre froide, la partie scientifique vaut un épisode de Star Trek, et le scénario ne prend pas même la peine d'avoir un sens. A l'arrivée, c'est très mou, pas vraiment intéressant, et passablement ennuyeux.
Aux manettes, Sidney J. Furie abuse de la contre-plongée et fait plutôt de jolies images, à défaut de faire un film qui tienne la route. Quant à Michael Caine, il s'en sort plutôt bien. Si Ipcress n'est pas totalement raté, c'est surtout grâce à la photo et grâce à son interprète. Mais en définitive, autant revoir directement un vieux James Bond. Au moins, c'est rigolo.