La fin des maux
Que c'est moche un hôpital..Impersonnel au possible, des couleurs qui sautent aux yeuxSans chaleurPourtant c'est le lieu par essence même, que l'on pourrait dire d'humain ; où l'on vient se faire...
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le 1 août 2022
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La Guerre Iran-Irak, de 1980 à 1988, c'est ce genre de conflit que l'on oublie dans nos cultures européennes.. trop loin, trop ancien, trop complexe, des irakiens, des iraniens, des sunnites, des arabes , des perses, des républiques théocratiques et des baasistes, un moustachu, Saddam Hussein, un Barbu, Khomeiny.. ajouter à cela quelques armes bien de chez nous (je veux dire les français, les soviétiques de l'époque et les américains..) et vous avez :
un décompte macabre qui semble-t-il encore loin de la réalité avec près de 1 300 000 de soldats tués.. et des blessés, et des familles meurtries, et des corps à jamais perdus dans une terre sableuse qui n'aura jamais vu autant de sang.
Et dans la Grande Histoire de ce conflit, il y a la plus petite, celle à notre échelle : celle de ce reporter de guerre iranien, qui multiplie les clichés, au front, au départ de soldats, de jeunes et de vieux, dans la joie, tous prêts à mourir en martyr du chiisme, en disciples de Khomeiny..
Dont les clichés, d'une rare "beauté" exalte l'euphorie de la résistance, du combat et du sacrifice..
Des clichés qui seront de très (trop) nombreuses fois à la une des journaux iraniens de l'époque.
Des clichés forts en appui à la propagande et qui auront eu du succès dans l'enrôlement.
On le suit dans son passé ; on remonte avec lui les boyaux des tranchées ; on communie avec les âmes des morts dans une casemate pour un jour de l'an perse.
On partage sa peur, sa joie et les odeurs, les puanteurs - de la poudre, de l'acier et des morts
On le suit qui cherche les "survivant.e.s" - celles et ceux pris dans les clichés.. qui retissent le fil des histoires..
On le suit lui dans ses émotions, l'exaltation : ses clichés servent la cause et la grande cause ; ses premières questions et doutes : sa honte quand il comprend, et ce sont ses mots : "J'ai été un pion utilisé pour détruire l'espoir d'une nation" quand il comprend que ses clichés ont aussi servi à créer les mythes des martyrs et les errements du régime iranien de l'époque..
Les dialogues avec certains des acteurs - actrices de l'époque sont simples et nus - naïf et encore dans certains cas, figés dans ces années 80..des adultes qui retrouvent leurs mots d'enfants..
Les clichés sont réellement "beaux" - car on y aperçoit des instants simples, un oncle qui accompagne deux soldats : neveu et fils, . . deux ados ..deux gosses.. des mères qui embrassent leurs enfants..
Un drôle de voyage, avec beaucoup d'images, sans aucun voyeurisme
C'est un documentaire très humain, avec beaucoup de sobriété.
Pour celles et ceux qui regardent, allez jusqu'à la fin du générique : les dernières images sont très chouettes.
Et tout ça, conséquence de cette bataille de Kerbala. .en.680..
Créée
le 27 mars 2021
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