Sexe buissonnier
Curieux, comment ne pas l'être, du nouveau long-métrage de Caroline Vignal après Antoinette dans les Cévennes. C'est toujours avec Laure Calamy, dans Iris et les hommes, mais sans ongulé, cette fois...
le 24 août 2023
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Iris et les hommes est un film que j’ai récemment rattrapé. Mais au moment de sa sortie en salles, il s’agissait d’un divertissement qui m’intéressait tout particulièrement. Par forcément par le biais de son intrigue, mille fois vues : une femme cherchant à sortir de sa monotonie de couple en allant dans les bras de différents amants. Mais plutôt par la légèreté qui semblait transparaître du projet. Et surtout de voir l’une des actrices françaises que j’apprécie grandement, à savoir Laure Calamy. De surcroît dans le nouveau long-métrage de Caroline Vignal, qui avait déjà dirigé la comédienne dans sa réalisation précédente, le très charmant Antoinette dans les Cévennes. Commencer l’année 2024 de cette manière aurait été, sur le papier, un moment agréable. Une petite parenthèse bienvenue à l’époque où la fréquentation dans les salles de cinéma n’était pas encore revenue à un niveau acceptable. Mais qu’importe ! Que je l’ai découvert à sa sortie ou depuis peu, le résultat serait resté le même. Et je dois dire que le visionnage s’est révélé être un poil anecdotique.
J’ai même bien peur de ne pas avoir grand-chose à dire à propos de ce long-métrage. S’il permet de passer un bon moment, c’est notamment grâce à l’énergie et l’espièglerie de Laure Calamy. À chaque fois, l’actrice arrive à offrir le charisme et le naturel nécessaire pour rendre ses personnages ô combien attachants. Même si elle nous ressert un rôle équivalent que dans Antoinette dans les Cévennes – une femme amoureuse et perdue à la fois, allant jusqu’à se mettre dans des situations rocambolesques –, c’est toujours un plaisir de la voir porter un tel projet sur les épaules. Offrant la malice et le comique nécessaire à chacune de ses répliques, en symbiose avec la plume de Vignal. Plume qui, d’ailleurs, nous livre des séquences rigolotes faisant souvent mouche. Comme celle où le personnage d’Iris se plaint de ne pas avoir fait l’amour avec son mari depuis longtemps, et qu’une inconnue, ayant écouté sa plainte, lui lance un direct : « Avez-vous pensé à prendre un amant ? ». Ou encore ces petits détails qui brisent un peu le réalisme du film, pour le transformer en un titre plus fantasque. Entre Iris personnalisant dans le métro les likes sur son appli de rencontre, ou encore cette scène de comédie musicale sortie de nulle part. C’est peut-être simple et innocent, mais cela apporte justement toute l’élégance et la sympathie que promettait le titre : être une comédie sans prétention, n’ayant pas besoin de tomber dans le graveleux pour traiter ce genre de sujet.
Il est toutefois dommage qu’Iris et les hommes s’arrête-là. Car autre la prestation de Laure Calamy et son ambiance solaire, le film n’a pas grand-chose à nous offrir. Une fois les bases de l’intrigue posées, celle-ci poursuit son cheminement sans prendre de risque. Ainsi, l’héroïne enchaîne les rencontres et les déboires, jusqu’à l’inévitable dénouement de ses retrouvailles intimes avec son mari. Il y a bien quelques passages qui remettent en cause ses actions – comme toujours être collée à son téléphone ou avoir un point de vue plus libre sur les relations sexuelles – auprès de ses proches, aussi bien famille que secrétaire. Mais le temps de quelques minutes seulement, pour être résolus d’un claquement de doigts sans que cela impacte le récit. Ce qui donne l’impression d’avoir une comédie ne sachant quoi raconter ni de quelle manière. Le final peut justement en témoigner. C’est toujours facile de dire « j’aurais fait autrement », j’en conviens. Cependant, j’aurais trouvé l’évolution des personnages plus impactant si Iris et son mari s’étaient rendus compte d’être tous les deux inscrits sur l’application. Et qu’ils s’en servent pour se retrouver et pimenter leur vie de couple. Plutôt que de voir l’étincelle revenir comme ça, les suivre dans leurs retrouvailles. Et de finir le film sur le deux téléphones côte-à-côté, spamés par les notifications de l’application – nous apprenant par ailleurs l’inscription du mari – sans qu’aucun d’eux ne s’en rende compte. Bref, une écriture un peu trop facile à mon goût, qui cause du tort à l’ensemble.
Et c’est malheureusement tout ce que je retiendrais d’Iris et les hommes : un moment sur l’instant agréable, mais beaucoup trop simple, gentillet et inoffensif pour rester en tête. Peut-être que de proposer plus de fantaisie et de malice aurait été suffisant pour nous offrir une comédie un minimum plus captivante et travaillée. Il n’empêche que je ne regrette pas le visionnage de ce film, comme je ne regrette pas de l’avoir loupé en salles. Ce qui est, dans la finalité de la chose, bien dommage…
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Créée
le 17 oct. 2024
Critique lue 5 fois
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