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A la fois ludique et introspectif, il a résonné en moi de manière philosophique, bien plus que je ne l'avais anticipé.

Le film m'a ramené à deux influences majeures de ma formation philosophique : Stanley Cavell et Sandra Laugier. Cavell, bien sûr, est connu pour avoir inventé le sous-genre hollywoodien de la « comédie du remariage », où les couples se séparent pour se retrouver ensuite, transformés par leurs expériences. Quant à Laugier, mon ancienne professeure à la Sorbonne qui a traduit son œuvre en français, elle souligne toujours le lien entre la philosophie et la culture populaire, montrant comment le cinéma et la télévision peuvent être des reflets profonds de nos vies.

Attention, spoiler : Iris et les hommes ne parle pas vraiment des hommes, mais bien d'Iris et de son mari, engagés dans un acte philosophique de révélation mutuelle et personnelle. Ce n'est pas le drame tonitruant d'une trahison, mais la manière subtile, parfois ludique, parfois douloureuse, dont les gens s'éloignent et se rapprochent avec le temps. C'est une réflexion sur la complexité de l'amour et de la connexion, et sur le fait que nous sommes toujours en train de « nous remarier », au sens le plus profond, à la fois avec nous-mêmes et avec notre partenaire (cette scène du petit-déjeuner !). Alors que beaucoup de films reposent sur l'infidélité pour déclencher ce genre de transformation, je sais par expérience qu'il existe d'autres façons, moins évidentes (et peut-être plus sûres, plus respectueuses) de permettre à cela de se produire.

Sur le chemin du retour, je repensais à ce que Laugier dit souvent sur la profondeur philosophique de la culture populaire : ces histoires, même légères en apparence, touchent à l'essentiel. Elles nous rappellent que l'amour, tout comme la philosophie, nécessite une réflexion continue, un engagement constant, et un renouveau perpétuel.


Cophetua
8
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le 10 oct. 2024

Critique lue 2 fois

Cophetua

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