Il est de coutume de dire qu'il ne faut point frapper un homme à terre. Eh bien tant pis ! Car si au regard des critiques assez fournies et à peu près toutes négatives sur ce film il vaudrait mieux s'abstenir d'en rajouter, je ne puis me retenir de lui donner mon petit coup de pied de l'âne, histoire de bien faire comprendre à mes semblables pour lesquels j'ai le plus grand respect, qu'il vaudrait mieux qu'ils ne perdent pas de temps avec ce film, quelque court qu'il soit.
Court, oui, il l'est: moins d'une heure et vingt minutes. Mais de souffrance, oh ! pas pour le "héros" de cette aventure navrante, mais pour le spectateur qui se voit trompé, floué, mené en bateau par une présentation à la CUBE, mais qui se révèle être, comme à peu près toutes les œuvres de ces dix dernières années, un banal prétexte aux sempiternelles lunes de la morale moderne: l'Homme blanc doit expier, s'abaisser, se repaître de la vermine, se désaltérer de sa propre urine et de celle de la Femme noire; de ses larmes aussi pour faire bonne mesure. Ses inventions (ici la lampe à acétylène) sont vaines - forcément ! - sa civilisation (ici symbolisée par le lustre de cristal fracassé au sol) est déchue... Et devinez quoi ? C'est le MÉTISSAGE qui sauvera l'Homme blanc de la tombe (qu'il a déjà commencé à creuser). Oui mes bien chers frères, en vérité, je vous le dis: l'Adam blanc ne trouvera de rédemption que par la vertu de l'Eve noire. Bon sang, mais c'est bien sûr ! Pourquoi ne pas nous l'avoir dit plus tôt, et nous avoir ainsi épargné le faux suspens du message téléphoné de 100 km ? Franchement, je ne saurais dire, peut-être que le scénariste-réalisateur de ce morceau de propagande supplémentaire voulait-il nous faire éprouver, à nous aussi, les affres de l'attente de son héros humilié ? Celui qui voit une autre explication aura droit à une sucette au rat mort !