Back in Black
Premier film du fameux plan Marvel qui souhaite construire un univers par le biais d'une véritable saga en plusieurs phases autour des Avengers, Iron Man nous emmène suivre les prémices de ce...
le 31 janv. 2017
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- On voit en vous le Léonard de Vinci du siècle.
- N’importe quoi, je ne suis pas peintre.
- Que pensez vous de votre autre surnom: « le marchand de mort » ?
- C’est pas mal. Mrs Brown, c’est un monde imparfait mais nous n’en avons pas d’autres. Je vous assure que le jour où la paix n’aura plus besoin des armes, je vendrai briques et mortiers pour hôpitaux pour enfants.
- Vous répétez souvent ?
- Chaque soir, devant le miroir, avant de me coucher.
Iron Man réalisé par Jon Favreau, est une œuvre cruciale pour l'univers cinématographique Marvel en tant que première production de la phase une du MCU (Marvel Cinematic Universe). Une oeuvre mythique qui pose les bases d'une franchise cinématographique gigantesque imaginée et mise en route par Kevin Feige. Les débuts et les origines d'une saga éponyme qui va s'appuyer sur un personnage de comics à l'époque peu connu du grand public. Un super-héros de l'ombre crée par Stan Lee et Jack Kirby, aujourd'hui culte et emblématique : « Iron Man ». Une introduction qui doit en premier lieu sa popularité à son personnage principal atypique. "Tony Stark", un playboy milliardaire qui cumule les défauts : égocentrique, mégalomane, alcoolique, arrogant, suffisant et sarcastique à la tête de Stark Industries, la plus grande entreprise de fabrication d'armes du monde. Un pourvoyeur de morts auquel il ne pose aucun problème de créer des armes de destruction au nom d'une prétendue paix. Un concepteur de génie qui va subir un violent traumatisme au point de tout remettre en cause. Captif d'une grotte en Afghanistan par l'organisation terroriste des "Dix Anneaux", Stark va ouvrir les yeux devant les trafics d'armes qui s'effectuent en toute impunité sous les yeux des dirigeants des pays démocratiques par sa propre entreprise. Un constat auquel le riche concepteur d'armes va répondre en développant une armure de combat avec laquelle il compte détruire l'arsenal et autres équipements provenant de Stark Industries qui sert à alimenter des réseaux terroristes.
Un pitch super-héroïque qui tient ses promesses via une critique intelligente autour de l'exploitation des armes à travers le globe organisée par les fournisseurs eux-mêmes qui n'hésitent pas à jouer sur différents bords afin de créer l'offre et la demande. Une pratique vicieuse qui révèle l'ampleur des connexions entre les trafiquants et les services officiels. Un cheminement frauduleux qui démontre à quoi des armes de Stark Industries ont servi : entre des fusillades de masses ainsi que des bombardements contre des innocents. Une écriture grave contre balancée par un humour cynique appuyé par des répliques acerbes et des conduites d'intrigues venant briser les codes conventionnelles du super-héros. En témoigne la séquence de fin absolument géniale où Iron Man va outrepasser le code ultime du super en révélant son identité secrète : « Je suis vraiment loin d'avoir l'étoffe d'un héros. J'ai même une liste longue comme le bras de défauts et de diverses erreurs. La plupart public... En vérité... Je suis Iron Man ! » Une structure scénaristique rondement menée qui n'est jamais trop sérieuse ni trop légère. On ne se retrouve à aucun moment submergé dans un tsunami de gags et de blagues, ni d'effets mélodramatiques tragiques intensifs. Un parfait dosage au service d'un spectacle qui prend judicieusement son temps autour de l'élaboration dramatique et des motivations du protagoniste, afin de comprendre ce qui va le conduire à créer la fameuse armure. D'abord dans la grotte Afghane, puis dans le garage de Stark à Malibu. Une structuration bien pensée pour dresser une solide mythologie.
Jarvis, il faut parfois savoir courir avant de savoir marcher.
La mise en scène de Jon Favreau sans être extraordinaire apporte suffisamment d'efficacité pour rendre un spectacle crédible et intense dans les actions avec des plans de vols maitrisés. Des scènes percutantes comme lors de l'attaque du blindé par les terroristes qui va gravement blessé Stark; l'évasion du camp de prisonniers avec une première version du robot qui fait pas de quartier; une course-poursuite contre deux avions de chasse; ou encore lors de la première entrée en scène de la version définitive d'Iron Man en Afghanistan, où Stark va faire du sale contre la cellule terroriste. Des péripéties engageantes qu'on regarde avec beaucoup de plaisir et qui aurait mérité une meilleure finalité. En effet, l'affrontement final manque de consistance et se résolve beaucoup trop rapidement. On aurait apprécié une conclusion bien plus conséquente et démonstrative qui aurait achevé avec panache un périple ô combien divertissant. La direction artistique est savamment appuyée par des effets spéciaux solides prenant formes à travers des lieux et des décors crédibles. Le design des armures a de la gueule, en particulier la tenue principale d'Iron Man. Petit regret du côté de la musique de Ramin Djawadi qui sans être mauvaise passe en comparaison du reste un peu inaperçu. On profitera au moins des chansons "Back in Black" d'AC/DC, ainsi que d"Iron Man" de Black Sabbath.
Robert Downey Jr. est phénoménal sous les traits de Tony Stark alias Iron Man. Le comédien incarne parfaitement ce héros atypique pour lui clouer une interprétation unique faisant corps avec le personnage. Tel un Johnny Depp avec Jack Sparrow, Robert gratifie une incarnation iconique jusqu'à devenir charismatique. Il nous régale de ses imperfections pour en faire de véritables atouts qui vont se révéler être les points forts de cette œuvre super-héroïque. Tony Stark est Robert Downey Jr. et Robert Downey Jr. est Tony Stark. Gwyneth Paltrow en tant que Pepper Potts, l'assistante de Tony est plus ou moins convaincante. La comédienne dresse un portrait féministe je suppose peu engageant pour la gente féminine du moment, en tant que femme au service d'un homme excessif duquel elle devient dépendante aussi bien financièrement qu'émotionnellement. Une direction qui me plaît car elle ne caresse pas dans le sens du poil une entité prédisposée à la castration masculine au prix de la cohérence et de la logique d'un récit. Cela n'empêche nullement cette chère Pepper d'être une femme de caractère qui joue une carte très importante dans l'histoire. Terrence Howard pour le lieutenant-colonel James Rhodes offre une incarnation sans grande prétention qui réussit au moins à dresser une amitié sincère avec Tony. Shaun Toub dans le rôle de Yinsen, le sauveur de Stark auquel il greffe à la poitrine un électro-aimant rudimentaire afin d’empêcher des éclats d’obus d’atteindre son cœur, amène une humanité très appréciable au récit. Enfin, Jeff Bridges sous les traits d'Obadiah Stane offre une performance intimidante bien qu'un brin caricaturale. Un antagoniste intéressant qui se dresse comme l'alter égaux maléfique de Tony.
Kevin Feige en faisant appel à Jon Favreau réussi l'exploit de poser avec Iron Man ce qui sera la première pierre d'un gigantesque édifice à la gloire de Marvel, qui en seulement quelques années deviendra la plus grande et lucrative licence de l'histoire du cinéma. Un exploit cinématographique qui ne doit rien à la chance et beaucoup à sa tête pensante Kevin Feige, ainsi qu'au comédien Robert Downey Jr, qui dès le premier le film va marquer fortement l'écran avec Tony Stark, le rôle de sa vie. Une aventure qui commence plutôt bien !
Les records sont fait pour être battus !
- Oui, pour alimenter l’armure, il faudrait une nouvelle technologie. C’est heum… c’est…
- Quoi ? Quelle technologie ? William, là voilà la technologie ! Je vous ai simplement demandé de la miniaturiser.
- Oui monsieur, c’est ce que nous essayons de faire mais, sincèrement, c’est impossible.
- … TONY STARK A POURTANT FABRIQUÉ CE TRUC DANS UNE GROTTE AFGHANE ! AVEC UNE BOITE D’ACCESSOIRE DE MERDE !
- Mais monsieur… je ne suis pas Tony Stark.
Bonus, retour critique en vidéo : https://youtu.be/uPzjKlIij5s
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Créée
le 11 oct. 2022
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