Je ne pense pas être allé au ciné voir un bon gros bluckbuster bien débile depuis l'infâme "Jurassic World : Fallen Kingdom" qui était parvenu à anéantir tous mes souvenirs d'enfance ainsi que mon attachement profond au chef-d'œuvre de Steven Spielberg. Cette fois-ci, je me suis donc dis : quitte à aller voir un bon gros défouloir bourré d'effets spéciaux qui se cache désespérément derrière son titre pour tenter de masquer le fait qu'il est en réalité bel et bien un nanar, autant aller directement en voir un !
Or loin de faire dans la subtilité (comme l'indique d'ailleurs immédiatement son titre), "Iron Sky: The Coming Race" fait partie de ces films complètement délirants (dans le bon sens du terme) qui prennent ainsi la forme d'un divertissement sans aucune prétention parvenant à satisfaire par là même l'un des besoins les plus primaires et les plus primitifs de tout cinéphile.
En effet, il n'y a qu'à voir la bande annonce pour s'en rendre compte immédiatement, le film est un authentique nanar qui s'assume et qui n'a, à aucun moment, peur de s'assumer ; bien au contraire ! Poursuivant l'histoire totalement extravagante du premier opus, il s'avérait en réalité que les méchants nazis cherchant à prendre leur revanche depuis la face cachée de la lune étaient également des reptiliens. Ainsi, après avoir totalement exterminé toute forme de civilisation à la surface de la terre par le biais d'une guerre nucléaire, ceux-ci se sont ainsi vu contraints de se réfugier au centre de la terre qui est le lieu d'une histoire des plus surprenantes...
Il est très important je pense de ne pas spoiler quoique que ce soit de l'intrigue car tout le côté humoristique du film réside quasi essentiellement dans les révélations complètement débiles et décalées qui s'enchaînent sans qu'on s'y attende. On peut cependant sans doute dire, sans trop s'avancer, que ce nanar post-apo réinvente de manière très surprenante et extrêmement inattendue aussi bien la genèse biblique que la théorie darwinienne de l'évolution !
Un film donc bien évidemment totalement et volontairement W.T.F qui n'a peur de rien mais qui ne va pas pour autant trop loin dans son délire assumé : pour faire simple, on est pas dans du "Scary Movie" et même si on a ainsi l'occasion de voir Hitler chevaucher un T-Rex en criant "Sieg Heil Mutter Fickers !", cela fait néanmoins sens dans l'univers complètement absurde dans lequel l'action a lieu.
On peut également saluer le parti-pris consistant à développer cet univers décalé et à ainsi élargir le délire du premier opus en utilisant pour ce faire des théories du complot et des théories créationnistes totalement débiles qui parviennent à relancer la machine scénaristique.
Bon, on va quand même pas aller jusqu'à parler d'"esthétique" (faut pas déconner non plus) mais en ce qui concerne le visuel, ce nouvel "Iron Sky" s'avère incontestablement beaucoup plus spectaculaire que le premier et n'hésite pas par conséquent à utiliser son budget assez conséquent de 17 millions d'euros pour peupler le film de références cinématographiques reconnaissables entre milles (Star Wars, Matrix, etc...).
Très difficile dans ces conditions de juger de manière honnête un nanar tel que celui-ci si ce n'est probablement en lui donnant une note renvoyant au plaisir global qu'on a pu prendre en le regardant ou en le comparant avec d'autres films appartenant à cette même catégorie. Force m'est de constater cependant que je ne vois vraiment pas une très grande différence entre "Iron Sky: The Coming Race" et "Jurassic World : Fallen Kingdom" qui est certes également un nanar mais un nanar néanmoins coupable d'avoir complètement foutu en l'air tout l'univers de la saga à laquelle il était pourtant censé appartenir....Un crime grave que je ne saurais décidément jamais pardonner à son réalisateur Juan Antonio Bayona.
Si je devais ainsi (dans le but de me faire un avis plus approfondi sur le film) le comparer au dernier nanar en date que j'ai pu voir et donc au film japonais "Sadako vs. Kayako", je dirai en définitif que "Iron Sky: The Coming Race" s'avère incontestablement au dessus du lot sans pour autant parvenir à égaler l'élégance triviale de "Machete" ou à procurer le même plaisir incroyablement relaxant que le visionnage du "Planet Terror" de Robert Rodriguez. Cependant, il a au moins le mérite d'approfondir son univers pour par là même aller plus loin dans le délire auquel il renvoie tandis qu'un film tel que "Sadako vs. Kayako" ne fait en réalité que se servir de références cinématographiques déjà préexistantes pour les opposer sans aucune originalité, à la manière par exemple d'un autre navet tel que "Freddy contre Jason".
Bref, un nanar divertissant qui ne s'adresse bien évidemment pas à tout le monde mais qui saura très certainement plaire à un public relativement large tant le film ressemble parfois à s'y méprendre à ces blockbusters hollywoodiens sans prétention qui ne cherchent qu'à en mettre plein la vue !