Soucieux de dénoncer l’hypocrisie des campagnes électorales et de prendre le piégeur à son propre piège, Irresistible n’atteint jamais la puissance corrosive espérée, desservi par un humour qui jamais ne découle des situations rencontrées mais qui semble plaqué et forcé. Le gigotement incessant de la caméra, qui cherche toujours à mettre plein la vue par des effets de mise en scène tape-à-l’œil, atteste malgré elle une incapacité à proposer une forme personnelle et un regard critique un tant soit peu novateur. Seuls les acteurs apportent une plus-value appréciable, exception faite de Rose Byrne dont le personnage, des plus caricaturaux, échoue à s’imposer comme la Angélique Bouchard de Dark Shadows (Tim Burton, 2012).
Et s’il fait un certain nombre de remarques pertinentes sur la course aux voix et les stratégies de manipulation qu’elle engendre, le film de Jon Stewart paraît à ce point obsédé par le contexte politique américain dont il est le contemporain qu’il expédie ses scènes, montés façon téléfilm, jusqu’à cette clausule ronflante qui achève d’aplanir un ensemble dépourvu de rugosités.