Irréversible, c’est ce grand boom qui a éclaté dans les salles de ciné en 2002. Un film coup de poing, choc, qui a provoqué un véritable tremblement lors du festival de cannes.
A titre personnel, c’est par cette œuvre que je me lance à la découverte de Gaspar Noé. Réputé un brin provocateur, Noé s’attaque à de sombre sujets qui ont pour but de déstabiliser et mettre mal à l’aise le spectateur.
Irréversible, sa plus grande force c’est sa construction, sa narration. Le scénario est en soi très banal, un fil rouge simple. L’intelligence de remonter ce fil rouge à l’envers transforme cette banalité en une singularité et lui donne un véritable charme. Noé nous envoie tout par la gueule, puis nous laisse reprendre nos esprits par la suite de la meilleure des manières.
Gaspar Noé a vraiment une façon bien à lui de nous présenter les choses. Il place le spectateur concrètement comme un personnage, mais un personnage qui ne peut agir, simplement subir. Juste contempler. Contempler l’horreur avec impuissance, mais aussi l’amitié, l’amour.
Camera sur l’épaule, Gaspar nous entraîne au côté de Vincent et Albert à la recherche de ... d’on ne sait quoi, qui, mais dans la descente aux enfers au plus profond du rectum. Tout du long de cette scène nous les accompagnons sans décoller de notre fauteuil. Ce long plan séquence nous prend aux tripes. Tout ça accompagné d’une bande son qui fait grincer les dents, et de néons couleurs rouge sang.
La mise en scène jouit de ses qualités immersive, mais aussi de ses défauts. En plus de l’envie de vomir, Noé nous inflige un véritable mal de crâne. Vraiment nécessaire de gigoter autant ? Je ne pense pas. A trop vouloir donner un style, on en enlève de l’intérêt. Cela en devient une caricature.
Les dialogues souvent simplistes au même titre que le jeu d’acteur pris dans une folie meurtrière renforce ce côté dos au mur, l’instinct animal prend le dessus.
Beaucoup de scène dont on se souviendra s’enchaînent, le viol, le métro, la chasse au ténia ....
Avec ce film, Gaspar Noé possède sûrement le plus triste des happy end de l’histoire du cinema.
Irréversible est plus qu’un film choc fait pour choquer. C’est avant tout une expérience forte, qui nous fait certes perdre nos moyens, mais qui nous replace en face de certaine vérité sans filtre.