Guillermo Del Toro est un réalisateur et scénariste mexicain que je vais introduire en trois mots avant de me lancer sur ce que je pense de sa dernière œuvre.
Le travail de Guillermo Tel Toro a très souvent été peuplé de créatures, un genre que l'on aime ou que l'on déteste.
En passant par Helboy, Pacific Rim, le labyrinthe de pan ou encore le magnifique Crimson Peak, Del Toro sait installer un univers hors du commun loin de la frontière du réel mais procurant une collection d'émotions.
Del Toro pensait tourner son film en noir et blanc par faute de budget mais la Fox lui a accordé une rallonge de 7 millions d'euros pour le tourner en couleur, un choix important tant la couleur apporte une dimension supplémentaire.
À noter que Del Toro a eu son passage en noir et blanc et de fort belle manière tant cette scène est belle (La danse entre La belle et La bête).
Trois ans, c'est ce qu'il a fallu à Del Toro pour dessiner le monstre.
Avec la forme de l'eau, Del Toro revisite à sa façon La belle et la bête, un conte fantastique beau et touchant. Un conte revisité de façon beaucoup plus violent et risqué à base de masturbation dans le bain, une histoire d’amour « zoophile », avec des corps à corps entre une femme nue et un poissonhumain.
Del Toro nous donne droit à de magnifiques scènes, par exemple la scène en plan séquence chez Cadillac esthétiquement très propre, on peut aussi citer celle du câlin entre le monstre et Eliza dans la salle de bain remplie d'eau ou encore la scène meurtrière et sanglante lors de la mort du scientifique.
Privée de langage comme la bête, Eliza s'identifie à elle et exprime sa compassion et son empathie avant de mettre en avant son désir amoureux et sexuel. Del Toro de par cette relation et cette succession d'événements (la rencontre - l'attachement - la délivrance - la fuite - et finalement l'amour éternel) arrive à accrocher son spectateur et lui procurer maintes émotions.
Ce conte romanesque évoque l'amour identique à l’eau, c'est à dire insaisissable, vital, prenant plusieurs formes, et s’adaptant à son environnement, en somme indispensable à la vie.
Tout n'est pas parfait, de nombreuses incohérences ou facilités sont présentes, mais the shape of water sait nous emporter avec lui pendant 2 heures, et nous fasciner dans son univers.
Pour finir, belle copie rendue par Octavia Spencer, et l'enragé Mickaël Shannon.
Un film que je recommande, comme je recommande une grande partie de la filmographie de Del Toro.