Le film n'est pas vraiment un biopic reprenant la vie de la danseuse Isadora Duncan, qui fut l'initiatrice de la danse moderne, mais reprend la dernière année de sa vie, jusqu'à son disparition accidentelle où le foulard rouge qu'elle aimait tant s'est accrochée à la roue d'une voiture, l'étranglant net et la tuant sur le coup.
La surprise est que pour quelqu'un comme moi qui a beaucoup de mal avec la danse, ça se laisse voir, car c'est davantage axé sur sa vie privée. Même s'il est vraiment regrettable que sa bisexualité a été entièrement évincée, un comble pour une artiste se disant libre de corps et d'esprit. On la voit donc avec plusieurs hommes, quelque peu décontenancés par sa liberté de ton, au point qu'elle refusera toujours de se marier, et qui verra sa vie bouleversée par la mort de ses deux enfants, tombés avec la voiture de leur nourrice dans la Seine.
Il y a quelque de tragique dans ce film, porté par l'interprétation flamboyante de Vanessa Redgrave, laquelle se livre corps et âme, avec de très longs moments dansés, y compris dans le plus simple appareil, et qui lui donne ce côté rebelle qu'Isadora avait. C'est un personnage provocateur pour son époque, et cela, le film le montre bien, comme quand elle demande à traduire en russe à une femme outrée qu'elle voudrait faire l'amour.
C'est sans doute trop long (plus de 2h15), mais voilà ce que j’appellerais une féministe avant l'heure, qui a joui de son corps comme elle l'entend, et à se brûler les ailes. Le film montre bien tout ça, ce qui le rend assez intéressant.