Isolation est un premier film. Le réalisateur est donc novice, et il ne sort pas d’une fac de ciné, mais d’une ferme. Il connaît donc son sujet, et l’exploite assez finement pour produire une série B largement fréquentable, avec des monstres crédibles, dont le seul défaut est de ne pas être assez présents à l’écran. En effet, à part des plans assez courts, on a jamais de vue vraiment claire des créatures en question, ce qui est un peu dommage vu que c’est l’’attraction principale du film. Mais le résultat est loin d’être déplaisant quand on regarde les autres points forts du film : un casting totalement adulte (exit les jeunes branleurs) incluant notamment l’excellent Sean Harris (un acteur qui montre, ayant enfin décroché le rôle du méchant dans Rogue nation) crédible en fuyard au grand cœur. L’ambiance du film est elle aussi efficace, d’abord dans l’exposition du quotidien agricole (l’accouchement de la vache est impressionnant) puis dans l’ambiance « contagieuse » du film, qui tourne peu à peu au trip parano à la the thing, la moindre morsure des bestioles pouvant infecter l’être humain et contaminer sa descendance en devenir. Dans ce film, l’ennemi, c’est des fœtus de vaches précoces devenus carnivores des suites d’une expérimentation génétique de croissance accélérée des veaux pendant la gestation. C’est donc le gros bordel à l’échelle de la ferme, le nombre d’embryons encore vivants étant inconnus (ces saloperies forent des trous dans les corps chauds pour fuir le climat froid et terminer leur croissance) et leur croissance étant diablement rapide. Parallèlement à cela, le scientifique pète les plombs et essaye de tuer tous les êtres vivants de la ferme pour assurer la quarantaine de la maison (il risque plus que sa réputation). Bref, on a un petit film sympathique, dont les enjeux grandissent avec les bestioles mises en scène, la fin attendue pouvant quand même se révéler intéressante en cas de suite. Une bonne ambiance et des acteurs convaincus, c’est la petite recette qui fait des merveilles quand on sait ce que l’on a à dire. Efficace et d’un sérieux imperturbable.