Dans un amas de films d'horreur, de films gore, de remakes, de suites, de reboots, de franchises... Les films de peur n'existent quasiment plus. Bien entendu, la peur c'est subjectif ; certains flippent leur race devant La Malédiction et d'autres sont carrément traumatisés depuis le troisième Insidious. C'est donc compliqué d'expliquer pourquoi un film fait peur à certains quand d'autres passent à côté. Mais dans un monde où l'on a surtout affaire à des rollercoasters d'émotions (dont James Wan est le nouveau patron) à travers des longs-métrages vides de substance mais en revanche bourrés de bons moments "techniques" réussis, il subsiste quelques perles, dont le deuxième film de David Robert Mitchell en fait partie.


Car It Follows est conçu comme un film de peur, imaginé comme tel, avec pour unique ressort une idée. Une simple idée.


Imaginez seulement que quelqu'un puisse vous tuer à n'importe comment, que cette personne puisse prendre l'apparence de n'importe qui et qu'elle est increvable. Le simple fait de penser à cette idée fait froid dans le dos. C'est sur ce pitch dingue et concrètement terrifiant que Mitchell va se baser et utiliser à bon escient à travers un long-métrage inspiré, visuellement hypnotisant, particulièrement bien interprété et nanti d'une atmosphère semi-80s assumée. It Follows est autant une réussite technique qu'un film malin, évitant les jump scares faciles et les passages sanguinolents à faire crier les ados dans les salles de ciné. Non, sans aucune prétention, le film de David Robert Mitchell est plus subtil que ça.


Ne s'arrêtant jamais à son allégorie évidente de la MST, puisant dans un imaginaire lourd de sens et jouant avec les nerfs du spectateur, le long-métrage est une rareté en la matière, un voyage dans nos peurs les plus profondes et le retour des cauchemars oubliés, pour peu que l'on imagine le même sort que Jay et sa bande d'amis, piégés nous aussi à 19 ans dans ce bourbier improbable, où les idées les plus absurdes et les plus fantasques nous viendraient en tête (comme fabriquer un piège dans une piscine) dans un monde où le désemparement est de mise. Pour votre auteur, le film le plus terrifiant depuis plus de vingt ans.

MalevolentReviews
8

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2015

Créée

le 11 nov. 2020

Critique lue 106 fois

1 j'aime

Critique lue 106 fois

1

D'autres avis sur It Follows

It Follows
Kogepan
8

Miii ._. (ou : les aventures d'une souris devant un film d'horreur)

Je ne regarde pas beaucoup de films d'horreur. J'ai les bases, j'aime bien occasionnellement me poser devant un bon gros film terrifiant avec une bière, un coussin (très important, le coussin) et mon...

le 11 févr. 2015

137 j'aime

9

It Follows
Sergent_Pepper
7

Suivre et survivre

C’est sur un éblouissement propre à séduire le cinéphile peu connaisseur du genre que s’ouvre It Follows : une superbe leçon de mise en scène. Le plan séquence initial, tout en lenteur circulaire,...

le 15 juin 2015

120 j'aime

11

It Follows
Velvetman
8

Only monster forgives

Où sommes-nous ? Ce bruit assourdissant, dissonant, qui nous parvient à la vue de ce quartier pavillonnaire tout droit sorti de Blue Velvet ou Donnie Darko. Une jeune adolescente peu vêtue sort de...

le 5 févr. 2015

117 j'aime

8

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10